Découvrez ces expressions que nous utilisons depuis notre plus jeune âge. Certaines ont tellement imprégné notre culture qu’on ne soupçonne pas qu’elles puissent avoir une origine biblique.
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Telle mère, telle fille
Exprimant aussi bien la fierté que la résignation ou la consternation, cette expression signifie qu’une fille est à l’image de sa mère et, plus généralement, que les membres d’une même famille se ressemblent, physiquement comme dans les traits de caractère. Elle tire son origine du chapitre 16 du Livre d’Ezéchiel dans l’Ancien Testament :
“Tous les faiseurs de proverbes en diront un à ton sujet : “Telle mère, telle fille.””(Ez 16, 44)
Le chapitre tout entier est une allégorie, le prophète y raconte la vie et le destin de Jérusalem en prenant l’image d’une femme. Abandonnée à la naissance, elle est recueillie, soignée et élevée par Dieu. Mais à l’âge adulte, elle se montre ingrate, devient infidèle et se prostitue. Une représentation forte et assez virulente dans les termes pour personnifier Jérusalem qui n’a pas suivi la parole de Dieu et s’est détournée de Lui, prêtant allégeance à d’autres villes et adorant d’autres dieux. Elle est finalement semblable à sa mère : “Tu es bien la fille de ta mère qui détestait son mari et ses fils...”, continue le prophète (Ez 16, 45), alors “Telle mère, telle fille !”
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La Bible emploie souvent la métaphore de la femme pour parler de l’Église, d’un peuple ou d’une nation qui a fait une alliance avec Dieu. Vierge pure, fiancée idéale, épouse modèle, elle symbolise la pureté de la foi et la fidélité à Dieu tandis que la femme adultère ou prostituée, elle représente la servilité au matérialisme, à l’argent, à d’autres dieux.
Une Alliance éternelle
Prêtre du Temple, Ezéchiel a vécu au VIe siècle avant J.-C. Il est déporté à Babylone avec une petite partie de la population lors de la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor II et c’est exilé en terre étrangère qu’il débute son ministère de prophète. Ezéchiel décrit et développe avec beaucoup de force les visions qui s’imposent à lui, donnant lieu à des tableaux très suggestifs, pleins d’images et de symboles, de couleurs, de bruits et de sentiments. Une forme de langage proche de celui des écrits apocalyptiques.
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Le prophète n’hésite pas à dénoncer sans ménagement certains comportements, et son discours est parfois empreint de violence. Ainsi, dans le chapitre 16, d’où est tirée l’expression, “prostituée” (ou prostitution) apparaît près de vingt fois et l’on trouve à plusieurs reprises des mots tels que “abomination”, “dégoût”, “fureur”, “sanguinaire”, “immondes”…
L’Alliance avec Dieu semble donc rompue et la malédiction apparaît comme inévitable. Et pourtant, il faut aller jusqu’au bout du texte pour découvrir que l’espoir demeure avec la promesse d’une nouvelle Alliance, “une Alliance éternelle” (Ez 16, 60). “Je te pardonnerai tout ce que tu as fait” (Ez 16, 63), dit Dieu qui n’abandonnera pas Son peuple et montre encore une fois Sa miséricorde et Son amour malgré les infidélités.