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Reliques : deux tuniques pour un seul Christ ?

Une autre Sainte-Tunique est vénérée à Trêves (Allemagne).

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Valdemar de Vaux - publié le 17/04/25
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Entre le 18 avril et le 11 mai, les fidèles pourront prier devant la Sainte-Tunique d’Argenteuil (Val-d’Oise) lors d’une ostension exceptionnelle à l’occasion du Jubilé. Mais savent-ils qu’une autre Sainte-Tunique, elle aussi complète, est vénérée à Trêves (Allemagne) ?

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Comme pour beaucoup de reliques de la Passion, la Sainte-Tunique est démultipliée en de nombreuses tuniques d’intérêt historique, de proximité possible avec le Christ et de notoriété variable. Les deux seules complètes sont à Argenteuil et à Trêves. Même si la première, offerte à la contemplation des fidèles du 18 avril au 11 mai, a été décousue puis recousue.

La seconde est évidemment moins connue en France, mais Jean-Christian Petitfils lui consacre un chapitre dans son ouvrage La Sainte Tunique d’Argenteuil (Tallandier). Il faut dire que le tissu conservé dans la cathédrale de la ville rhénane attire les foules : deux millions de pèlerins en 1933 et encore 550.000 en 2012 lors du 500e anniversaire de l’ostension. Les données scientifiques manquent, les certitudes sont faibles, mais la relique n’en a pas moins une grande histoire.

Un don de sainte Hélène ?

La tradition fait remonter la présence de la tunique du Seigneur dans cette cité allemande au règne de Constantin. Sa mère, sainte Hélène, est effectivement l’inventrice, au sens juridique du terme, des reliques de la Passion à Jérusalem. Dans cette capitale de l’Empire romain (depuis la fin du IIIe siècle après J.-C.), elle aurait possédé une maison sur le terrain duquel fut construite la première cathédrale après que son fils autorisa le culte chrétien en 313.

La première trace documentaire de la tunique trévoise ne remonte cependant qu’au XIe siècle. Elle mentionne le don d’Hélène et du pape Sylvestre à l’Église de Trêves, du couteau de la Cène, d’un clou de la croix et d’un vêtement identifié comme "la tunique sans couture de notre Seigneur" par certains, comme "le manteau de pourpre" par d’autres. Toujours est-il que le tissu est enchâssé dans le maître-autel de la cathédrale lors de travaux en 1196.

Trop fragile pour être analysée

Ce n’est cependant qu’en 1512 que commencèrent les ostensions (normalement tous les sept ans) et un intérêt renouvelé pour la relique qui fut régulièrement cachée, transportée, mise à l’abri, au gré des événements historiques. La première description détaillée date de 1810. Le vicaire général de l’archidiocèse écrit : "J’ai mesuré la robe ; sur le haut, y compris les manches, elle a de largeur 1 m 76 ; sur le bas, 1 m 13 ; par-derrière, 1 m 62 ; par-devant 1 m 54. le dedans est plus brun que le dehors ; en quelques endroits elle est blanchâtre ; ailleurs elle approche du gris."

Après plusieurs études du tissu, la dernière, en 2013, menée par Mechthild Flury-Lemberg qui travailla aussi sur le Linceul de Turin, a mis au jour sept couches de tissu, ne remontant pas plus loin que 1512. Si quelques fils plus anciens subsistent, la trame de laine originelle s’est révélée trop fragile pour être sérieusement analysée. Mais, au fond, l’intérêt de la vénérer n’est pas tant dans l’exactitude historique que dans l’appui qu’elle peut apporter à l’acte de foi. Sans être obligé d’y croire, le fidèle est invité à contempler l’amour de Dieu aidé par la matérialité de cette insigne relique.

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