Ilona et Melvin, fiancés et futurs baptisés : “Notre foi devient le ciment de notre couple”

"Une pluie de grâces". Ilona et Melvin sont eux-mêmes encore un peu étonnés de leur cheminement de foi. Quatre sacrements en deux mois, "c'est beaucoup de bouleversements, mais tellement de joie !", s'exclame Ilona. La nuit de Pâques, ces jeunes fiancés de 24 et 23 ans recevront les sacrements du baptême, de l'Eucharistie, et de la confirmation… avant de se marier samedi 28 juin. Leur alliance avec Dieu a été une évidence. Tout comme leur rencontre, il y a trois ans.

Melvin et Ilona se rencontrent sur les réseaux sociaux. Mais tous deux veulent du sérieux. Exit les éphémères relations virtuelles, les jeunes gens se donnent rendez-vous et à peine deux mois plus tard, entament une relation. Presque tout de suite, ils se parlent de Dieu. Pourtant, aucun n'a grandi dans une famille pratiquante, seule leur scolarisation dans des établissements catholiques les pousse à s'intéresser, de loin, à la foi. "J'ai toujours eu une forme de sensibilité à la religion catholique, j'aimais entrer dans des églises, les visiter… Mais c'est tout", confie Melvin à Aleteia. "De mon côté, j'ai une mère catholique et un père orthodoxe, mais aucun n'était pratiquant. Il n'y a pas eu cette transmission, j'ai donc grandi en restant assez indifférente à tout ça", reconnaît Ilona.

Jusqu'à cette déferlante de conversions observée en France : chaque année, l'Église compte un peu plus de nouveaux baptisés adultes dont les témoignages affluent partout. Dans la presse, mais aussi sur les réseaux sociaux. L'enquête sur les catéchumènes menée par Aleteia et Famille Chrétienne en 2025 relève ainsi cette tendance : les futurs baptisés de Pâques sont jeunes, voire très jeunes (44% ont moins de 25 ans), et beaucoup ont découvert la foi par le biais des réseaux sociaux (78% considèrent qu'ils ont joué un rôle dans la découverte ou l’approfondissement de leur foi, 46% estiment que cela a beaucoup compté pour eux). Melvin et Ilona font partie de cette vague de jeunes qui découvrent la foi par eux-mêmes. Ils ne se connaissent pas encore, mais quelque chose germe en chacun d'eux pendant leurs études. "J'ai entendu parler de ces conversions massives et cela m'a intriguée, se souvient Ilona, j'ai voulu en savoir plus, j'ai téléchargé des applications pour comprendre la Bible… Et j'ai commencé à aller un peu à la messe comme ça, pour voir, mais sans être vraiment convaincue", raconte la jeune femme. Pendant ce temps-là, Melvin, lui aussi, se laisse questionner par cette foi qui inonde les réseaux sociaux. "J'ai commencé à suivre des comptes qui parlaient de la foi. Cela me parlait mais comme Ilona, je ne passais pas à l'action", confie le jeune homme. "En fait, c'est quand j'ai rencontré Ilona que j'ai eu le déclic."

"En discutant, nous nous sommes rendu compte que nous aspirions tous les deux à quelque chose qui nous dépassait. Cela a nourri notre recherche de foi et nous avons compris que nous voulions mettre Dieu au centre de notre relation", témoigne Ilona. Pendant un peu moins d'un an, Ilona et Melvin se rendent à la messe, le plus souvent possible ensemble. En octobre 2023, ils demandent le baptême et entament leur parcours de catéchuménat avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre en Essonne. Melvin a découvert le rite tridentin quelque temps avant et pour lui, c'est une nouvelle révélation. "La première fois que j'y suis allé, j'ai eu l'impression de plonger dans une sacralité que je ne connaissais pas. Et je suis tombé amoureux, peut-être encore plus que d'Ilona (rires) de cette liturgie, du chant grégorien qui élève l'âme", confie Melvin. "J'y ai trouvé une profondeur et une transcendance que je cherchais", approuve Ilona. Et si les débuts demandent quelques efforts de maîtrise du missel, "rien d'insurmontable", assure Melvin. "On peut se sentir un peu perdu au début, mais jamais exclu. On a toujours pris grand soin de nous quand nous sommes arrivés, et on se fait rapidement à l'usage du latin qui est universel", assure-t-il.

Tous deux témoignent de la radicalité du changement opéré dans leur vie par leur conversion. "Plus rien n'est pareil car tout a un sens. D'un point de vue personnel, je sais que je ne suis plus seule : au-delà de Melvin, je peux me tourner vers Dieu dans l'abandon et la confiance quelles que soient mes craintes", sourit Ilona. "Maintenant, nous sommes trois dans l'équation. Notre foi devient le ciment de notre couple", ajoute Melvin, rappelant ainsi les mots du Bienheureux Charles de Habsbourg à sa future épouse Zita : "Maintenant, nous devons nous conduire l'un l'autre au Ciel".