separateurCreated with Sketch.

[EXCLUSIF] Les catéchumènes, des jeunes largement influencés par les réseaux sociaux

Lors de l'appel décisif de 393 adultes en chemin vers le baptême en la primatiale Saint-Jean-Baptiste à Lyon.

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Alain Kléan - publié le 09/04/25
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
L'enquête menée par Aleteia et Famille Chrétienne auprès de plusieurs centaines de catéchumènes en France offre une photographie saisissante de ces adultes et grands adolescents qui se préparent au baptême. Les catéchumènes sont jeunes, voire très jeunes, largement influencés par les réseaux sociaux et aspirent à être épaulés dans leur foi après leur baptême.

Campagne de soutien 2025

Ce contenu est gratuit, comme le sont tous nos articles.
Soutenez-nous par un don déductible de l'impôt sur le revenu et permettez-nous de continuer à toucher des millions de lecteurs.

Je donne

Le phénomène est désormais reconnu. Il y a chaque année en France une augmentation spectaculaire du nombre de catéchumènes. La Conférence des évêques de France (CEF) doit d’ailleurs révéler ce jeudi 13 avril le nombre exact d’adultes et d’adolescents qui seront baptisés la nuit de Pâques. Mais auparavant, Aleteia et Famille Chrétienne se sont associés pour mener une vaste enquête auprès des catéchumènes. Les résultats permettent de mieux apprécier le profil de tous ces hommes et de toutes ces femmes qui demandent le baptême.

Premier enseignement, un vent de jeunesse souffle sur l’Église en France grâce à ces catéchumènes. 73% indiquent avoir moins de 35 ans. Et s’il ne fallait se concentrer que sur les plus jeunes, 44% ont moins de 25 ans et des dizaines sont encore adolescents. Ils ont 16 ou 17 ans et viennent de tous les diocèses de France. À l’instar de Lyson (Langres), Éva (Toulouse), Clémence (Paris), Candice (Meaux), Hugo (Valence), Lukas (Pontoise), Clément (Bordeaux), Mathurin (Saint-Brieuc) et Adidja à Saint-Denis.

Ils ont grandi dans une famille non croyante

L’Esprit saint souffle là où il veut. Le profil des catéchumènes de cette année en témoigne. 65% d’entre eux n’ont pas grandi dans une famille croyante et 50% assurent avoir découvert la foi par eux-mêmes. Mais alors comment ont-ils découvert cette foi ? D’abord par une recherche personnelle (40%), parfois grâce à leur famille (23%) ou leurs amis (14%). Plus rarement par une rencontre fortuite (7%).

Mais il y a certainement un terreau affectif, sinon familial, dans la démarche des catéchumènes. 25% des répondants nous indiquent avoir des amis croyants dans leur entourage. Comme s’il y avait eu un saut générationnel dans la transmission de la foi, 20% des catéchumènes répondent avoir un grand-père ou une grand-mère croyante même si peu soulignent que ce sont eux qui ont joué un rôle dans leur démarche personnelle. 

La foi du conjoint n’est pas à négliger, 12% des répondants la mentionnent, devant celle de leurs parents (11%). Le parcours de Malaïka, 18 ans, catéchumène depuis un an à Paris, illustre bien ce terreau affectif : "J’ai rencontré Dieu dans des démarches personnelles et avec le soutien de ma famille et amies !", nous confie-t-elle. Mais il faut noter que parmi les catéchumènes, d’autres réalités se font jour, une part importante (22%) souligne qu’aucune personne de leur entourage n’est croyante.

Catéchistes et amis remplacent la famille

Si l’Église redoute de ne pas savoir accompagner les néophytes après le baptême, elle sait manifestement accueillir les catéchumènes et les aider dans leur parcours de foi. 54% d’entre eux nous signalent avoir été "le plus aidés" par un membre de l’Église, qu’il soit prêtre ou catéchiste. Beaucoup de répondants nous indiquent d’ailleurs être passé par le parcours Alpha. Pour accompagner une foi naissante, les amis (32%) comptent bien plus que la famille (16%). Mais ils sont aussi un quart (24%) à n’avoir été aidé par personne dans leur chemin de foi et avoir "avancé seul".

Mais qu’est ce qui peut bien déclencher chez ces milliers de Français l’envie d’être baptisé ? Généralement c'est une "expérience spirituelle" pour 40%. La participation à la messe joue aussi un rôle déterminant pour près de 27% des répondants. Plus rarement, mais de façon non négligeable, c’est un mariage où la naissance d'un enfant (10%) qui provoque la demande de baptême. C’est le cas d’Alexandra, 43 ans, qui avant d'être catéchumène a participé à l’éveil à la foi de son fils pour son baptême et sa communion. Enfin, la lecture de la Bible compte pour 10%, de façon aussi déterminante que les témoignages ou les exemples d'amis. 

La messe, un déclencheur ?

C’est un des chiffres les plus frappants de notre enquête avec Famille Chrétienne. 83% des catéchumènes confient être allés à la messe avant d’entrer en catéchuménat, comme si elle était un déclencheur et, à tout le moins, un véritable appui dans leur cheminement. On goûte la foi à la messe. Certes, 45% y allaient rarement avant de demander le baptême, mais 38 % assurent rétrospectivement y être allés très régulièrement. À tous, nous leur avons demandé s’ils y allaient seul ou non. Et bien 42 % des catéchumènes allaient seuls à la messe avant de demander le baptême, preuve d’une authentique démarche personnelle, un quart y allaient avec leur famille et 16% avec des amis. La lecture de la Bible occupe également une place importante dans la démarche des catéchumènes. 59% l’ont lu régulièrement ou occasionnellement avant de demander le baptême.

Mgr Aveline l’a rappelé, l’intégration des catéchumènes dans l’Église est un point clef pour que ce phénomène ne soit pas un effet de mode mais une tendance durable. Pour cela, il faut noter qu’aujourd’hui, si 92% des catéchumènes sont "à l’aise" ou "très à l’aise et impliqués" lorsqu’ils assistent à la messe, 75% se disent néanmoins un peu (62%) ou complètement (13%) en difficulté pour la comprendre… L’expérience et l’habitude (42%), les explications des catéchistes (30 %), les vidéos (25%) comptent pour les aider à mieux saisir le sens et l’importance des rites catholiques.

Le rôle déterminant des "influenceurs" ? 

Cette "autoformation" est un autre enseignement de notre enquête. Les catéchumènes, jeunes pour la plupart, utilisent les moyens digitaux à leurs dispositions pour compléter leur formation. Ils sont 78% à considérer que les réseaux sociaux ont joué un rôle dans la découverte ou l’approfondissement de leur foi. Et dans le détail, ils sont même 46% a estimé que cela a beaucoup compté pour eux. 

Dans cet environnement digital et notamment celui des réseaux sociaux, il est encore difficile d’apprécier le réel impact des influenceurs sur les catéchumènes. Seule certitude, objective, 84% des catéchumènes qui ont répondu à notre enquête suivent un, ou plusieurs influenceurs sur les réseaux sociaux. 58% très régulièrement, 26% de temps en temps. Ils auront un rôle à jouer pour accompagner les néophytes.

Et après le baptême ?

Globalement, l’immense majorité des catéchumènes se sent pleinement accueillie (80%) par sa communauté paroissiale. Dans notre enquête, Amélie, 19 ans, qui doit être baptisée à Saint-Vaast de Béthune (Pas-de-Calais) la nuit de Pâques, évoque "une paroisse très accueillante et très chaleureuse, comme une deuxième famille". Mais attention, rien n’est joué avec les catéchumènes… Car si 95% d’entre eux sont certains de "pratiquer avec engagement" après leur baptême, 38% attendent de l’Église un accompagnement pour continuer leur parcours de foi, 27% souhaitent disposer de plus d’informations sur la foi et la messe et 16% de voir naître des "groupes pour les jeunes".

Ces attentes rejoignent les intuitions des catéchumènes pour poursuivre dans la foi : 57% disent avoir besoin d’amis chrétiens avec qui partager leur foi, 22% espèrent un accompagnement spirituel et 12% imaginent des groupes de néophytes dans leur paroisse. C’est désormais bel et bien à l’Église et aux fidèles d’accueillir et d’accompagner tous ces néophytes pour que ce souffle inattendu continue de produire des fruits.

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)