separateurCreated with Sketch.

[HOMÉLIE] De la Croix seule, cette espérance qui ne s’écroule pas

Le pardon du bon Larron

Le pardon du bon Larron, par James Tissot

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Thomas Lapenne - publié le 17/04/25
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Chapelain du sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, don Thomas Lapenne commente l’évangile de la célébration de la Passion du Seigneur. L’espérance qui naît de la croix est une espérance différente de celles qui s’écroulent, de celles du monde. Sa logique est celle de l’amour humble qui renouvelle tout ce qu’il touche.

Carême 2025

Ce contenu est gratuit, comme le sont tous nos articles.
Soutenez-nous par un don déductible de l'impôt sur le revenu et permettez-nous de continuer à toucher des millions de lecteurs.

Je donne

La Croix. Mystère de Dieu et scandale de l’homme, symbole d’atroces souffrances et signe de la grande espérance. "Par ce signe, tu vaincras." Rappelez-vous cette vision dans le ciel qui a conforté l’empereur Constantin au moment d’enclencher la bataille du pont Milvius, le 28 octobre 312. En marquant de la croix ses étendards et ses boucliers, il s’est mis sous la protection du Christ. Il a remporté la victoire et il a donné une place à la religion chrétienne dans l’Empire romain.

L’espérance qui naît de la croix

La Croix, échec apparent du Christ, réponse silencieuse de Dieu face au mal, mais puissance et victoire de Dieu. Par ce signe, tu vaincras ! Oui, la Croix est devenue un signe de victoire et d’espérance, alors qu’elle était considérée comme l’instrument d’un supplice infamant. O Crux ave, spes unica. Salut, ô croix, mon unique espérance. Nous qui sommes pèlerins d’espérance, la croix marque notre année jubilaire, et spécialement ce Vendredi saint, jour de la grande espérance.

Le dimanche des Rameaux, nous avons fait mémoire de l’entrée de Jésus à Jérusalem, parmi les acclamations joyeuses des disciples et d’une foule nombreuse. Ces gens plaçaient une grande espérance en Jésus : beaucoup attendaient de Lui des miracles et des grands signes, des manifestations de puissance. Qui parmi eux aurait imaginé que d’ici peu, Jésus aurait été en revanche humilié, condamné et tué en croix ? Les espérances terrestres de cette foule s’écroulèrent devant la croix. Mais nous croyons que c’est précisément dans le Crucifié que notre espérance renaît. L’espérance qui naît de la croix est une espérance différente de celles qui s’écroulent, de celles du monde. Mais de quelle espérance s’agit-il ? Quelle espérance naît de la croix ?

L’amour renouvelle tout ce qu’il touche

Jésus a apporté dans le monde une espérance nouvelle et il l’a fait à la manière de la semence : il s’est fait petit, comme un grain de blé. Il a laissé sa gloire céleste pour venir parmi nous : il est "tombé en terre", dans la bonne terre du sein de Marie au moment de l’Incarnation, mais aussi sur la terre dure du chemin de croix dans sa Passion. Mais cela ne suffisait pas encore. Pour porter du fruit, Jésus a vécu l’amour jusqu’au bout, en se laissant briser sous terre. C’est précisément là, dans le point extrême de son abaissement — qui est également le point le plus élevé de l’amour — qu’a germé l’espérance. Si l’on vous demande : "Comment naît l’espérance ?" Vous pourrez répondre : "De la croix. Regarde la croix, regarde le Christ crucifié et de là t’arrivera l’espérance qui ne disparaît plus, celle qui dure jusqu’à la vie éternelle." 

Cette espérance nouvelle a germé précisément par la force de l’amour : parce que l’amour renouvelle tout ce qu’il touche. Ainsi, à Pâques, Jésus a transformé notre péché en pardon, notre mort en résurrection, notre peur en confiance. Voilà pourquoi, sur la croix, notre espérance est née et renaît toujours ; voilà pourquoi avec Jésus, chacune de nos obscurités peut être transformée en lumière, chaque échec en victoire, chaque déception en espérance. L’espérance surmonte tout, parce qu’elle naît de l’amour de Jésus qui, comme le grain de blé tombé en terre, est mort pour donner la vie.

La logique du grain qui meurt

Quand nous choisissons l’espérance de Jésus, nous découvrons peu à peu que la façon gagnante de vivre est celle de la semence, celle de l’amour humble. Il n’y a pas d’autre voie pour vaincre le mal et donner de l’espérance au monde. Mais vous pouvez penser : "Non, c’est une logique de vaincus !" Cela semblerait une logique perdante, parce que celui qui aime perd du pouvoir, celui qui donne se dépouille de quelque chose. Oui, mais cela est un gain : la logique du grain qui meurt, de l’amour humble, est la voie de Dieu, et seul cela donne du fruit. Jésus le dit clairement : "Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle" (Jn 12, 25). 

L’amour véritable passe à travers la croix, le sacrifice, comme pour Jésus. La croix est le passage obligatoire, mais ce n’est pas l’objectif, c’est juste un passage : l’objectif est la gloire, comme nous le montre Pâques. 

Regardons le Crucifix

En ce Vendredi saint, le jour par excellence de l’amour, laissons-nous envelopper par le mystère de Jésus qui, en mourant, comme le grain de blé, nous donne la vie. C’est Lui le germe de notre espérance. Contemplons le Crucifix, source d’espérance. Peu à peu, nous comprendrons qu’espérer avec Jésus signifie apprendre à voir dès à présent la plante dans la semence, la Pâque dans la croix, la vie dans la mort. Arrêtons-nous devant le Crucifix, regardons-le, embrassons-le, et disons-lui : "Avec Toi rien n’est perdu. Avec Toi je peux toujours espérer. Tu es mon espérance."

Pratique

Lectures de l’office du Vendredi saint, célébration de la Passion du Seigneur :
Is 52, 1353, 12 ; He 4, 14-16; 5, 7-9 ; Jn 18, 1-40 ; 19, 1-42

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)