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Ces reliques de la Passion que la basilique Saint-Pierre dévoile une fois par an

ITALY - POPE - VERONICA'S VEIL
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Anna Kurian - publié le 15/04/25
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Chaque année pendant le carême, la basilique Saint-Pierre dévoile exceptionnellement ses trois précieuses reliques liées à la Passion du Christ : la lance de Longinus, le voile de Véronique et le fragment de la croix. Ces ostensions donnent lieu à trois cérémonies solennelles, depuis un balcon en hauteur, et attirent de plus en plus de monde.

Carême 2025

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Ces dernières années, Rome a redécouvert les "stations" de carême, qui proposent chaque jour une liturgie antique dans une église de la Ville éternelle abritant des reliques de martyrs et de saints. La basilique Saint-Pierre fait partie de ces étapes où se rendent les fidèles pendant ces 40 jours, selon un calendrier bien établi. En l’occurrence, la basilique du pape propose à trois reprises de présenter des reliques de la Passion de Jésus, qu’elle conserve soigneusement depuis des siècles.

Le samedi précédant le deuxième dimanche de Carême, la foule peut ainsi vénérer la relique de la lance de Longinus, avec laquelle le centurion romain a transpercé le côté du Christ crucifié. Cet épisode est narré dans l’Évangile de Jean : "Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau" (Jean 19,33-34). La tradition de la vénération de cette relique remonte à la fin du XVe siècle. 

La plus ancienne tradition, datant du VIIIe siècle, est celle du "linceul de Véronique", que les fidèles peuvent voir le cinquième dimanche de carême. L’Évangile ne fait pas mention de Véronique, mais la tradition la désigne comme la femme qui aurait essuyé le visage de Jésus pendant sa montée au Calvaire. Le visage du Christ, empreint de sueur, se serait imprimé sur le morceau d’étoffe qu’elle lui tendait. Ce moment est devenu une des 14 stations du Chemin de croix. 

Cette relique de la "Sainte Face" a été pendant les premiers siècles le symbole du pèlerinage à Rome, comme la coquille Saint-Jacques était celui du Chemin de Compostelle. "Le voile de Véronique était une relique très vénérée, on trouve des descriptions incroyables de l’antique cérémonial", indique à Aleteia le curé de la basilique Saint-Pierre, le père Agnello Stoia : "Une grande chaîne qui pendait du plafond était déliée, deux diacres descendaient dans une sorte d’ascenseur, montrant la relique au peuple". Enfin, le Vendredi saint, la basilique Saint-Pierre expose sa troisième relique de la Passion : celle du fragment de la croix du Christ, un morceau de bois d’une quinzaine de centimètres avec lequel est bénie l’assemblée. 

Cierges, draperie et gants rouges

Ces trois ostensions se déroulent aujourd’hui selon une liturgie immuable. Tout commence par une procession au son de litanies des saints. Puis les célébrants rejoignent le pilier de Véronique – un des quatre piliers majestueux soutenant la coupole – où sont conservées toutes les reliques dans un coffre-fort, dont les clefs sont gardées par le curé. Les fidèles lèvent alors les yeux en hauteur, sur la corniche du pilier, où commence le rituel de l’ostension. Trois chapelains de Saint-Pierre, un célébrant principal et deux assistants choisis à tour de rôle, montent au balcon du pilier de Véronique, qui est recouvert d’un drap rouge et illuminé de cierges. 

Après une antiphone chantée en grégorien par le chœur, donnant le contexte de la relique, un chapelain lit une prière en italien. "Puis il endosse deux gants rouges liturgiques, les ‘chiroteche’, qui servent à ne pas abîmer la relique et qui sont aussi un signe de respect", explique le père Stoia. Les chapelains entrent dans la cellule pour l’ouverture du coffre-fort. Le célébrant prend la relique dans ses mains gantées. Le moment est solennisé par les sonneries de trois cloches, exception faite du Vendredi saint où seuls résonnent les carillons – les cloches étant silencieuses jusqu’à Pâques.  

La relique est alors présentée au peuple, de face, puis de l’extrémité droite du balcon, puis de l’extrémité gauche et enfin le célébrant revient au centre, avant de la reposer au son des cloches. "Les fidèles restent en silence à regarder la relique et à prier, il y a un climat de très forte dévotion", confie le curé de la basilique. Après l’ostension, la liturgie se poursuit avec la messe. "Les fidèles montrent de plus en plus d’intérêt à venir et à vénérer ces reliques", note le père Stoia, qui estime que 1.500 personnes, en majorité des Romains, viennent assister à ces événements. D’autant plus que c’est le seul moment de l’année où ces reliques sont visibles au public.

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