La troménie de Sainte-Anne, un pèlerinage hors-norme, s’élance dans quelques jours

Un pèlerinage de quatre mois et demi en l’honneur de sainte Anne, mère de la Vierge et grand-mère de Jésus. Une figure largement vénérée en Bretagne depuis qu’elle est apparue à Yvon Nicolazic en 1625. C’est pour fêter ce jubilé des apparitions que le diocèse de Vannes et le sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray organisent une troménie de grande ampleur. Du 7 mars au 26 juillet 2025, une calèche tirée par un cheval de trait breton et portant une grande statue de sainte Anne fera le tour du diocèse de Vannes, traversant une centaine de paroisses. Une initiative lancée par Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes, dans le but de faire rayonner la figure de sainte Anne et de raviver la foi des fidèles. "C'est une occasion unique de rassembler notre communauté, de renforcer notre foi et de partager au plus grand nombre la lumière de l'Évangile", a-t-il souligné dans un message à l'attention des fidèles du diocèse et plus largement à tous les Bretons.

Les non-initiés n’ont peut-être jamais entendu parler de "troménie". Et pour cause, il s’agit d’une tradition typiquement bretonne, désignant une procession religieuse le long d'un circuit sacré ("tro minihi" signifiant littéralement "tour d’un espace monastique"), la plus connue étant la Grande Troménie de Locronan, dans le Finistère. Mais la troménie de Sainte-Anne demeure marquante à plus d’un égard. Tout d’abord par son ampleur : la procession s’étale sur quatre mois et demi et s’apprête à parcourir plus de 1.800 kilomètres. Si une équipe dédiée pilote le projet, la quasi-totalité des paroisses du diocèse a été sollicitée afin de prendre en charge, le temps d'une journée, une partie d'un tronçon et organiser une marche d'une quinzaine de kilomètres derrière la calèche, puis une messe, ou une veillée, ou des animations pour clôturer la journée. Au total, sur les 144 paroisses que compte le diocèse de Vannes, 115 paroisses seront visitées. Selon Rémi Seigle, retraité de l’armée et coordinateur du projet, cela représente entre 200 et 300 bénévoles.

La troménie de Sainte-Anne se démarque aussi par le choix d’une calèche pour porter la statue de sainte Anne au-devant des Bretons. Un choix qui n’est pas anodin, et pour lequel l’équipe organisatrice a fait appel à l'école d’attelage Ar Maner et à des meneurs professionnels. "Le cheval appartient à la culture bretonne", souligne Rémi Seigle. "C’est aussi un animal paisible, qui invite à prendre le temps. Sans compter que c’est un animal qui attire, et pas seulement les enfants !" C’est dans cette double perspective, à la fois de recueillement et d’évangélisation, que les pèlerins de Sainte-Anne s’apprêtent à faire un bout de chemin pour célébrer sainte Anne et évangéliser les Bretons. La Troménie répond ainsi à deux objectifs fixés par l’évêque du lieu : "raviver la foi des paroisses, et toucher, à travers sainte Anne, le cœur des Bretons, pour les ramener au Christ", précise Rémi Seigle. Pour ce faire, plus de 200 paroissiens ont été formés ces derniers mois afin de pouvoir transmettre le message de sainte Anne au plus grand nombre.

Si le coup d’envoi officiel de la troménie est prévu le vendredi 7 mars - date de la dernière apparition de sainte Anne - au sanctuaire Sainte-Anne d’Auray avec une grand-messe célébrée par Mgr Centène, un "prologue" a lieu le week-end du 1er et 2 mars à Belle-Ile. Tout au long du parcours, la troménie associera tous les jours ou presque des élèves d’écoles privées, mais aussi les EHPAD. Ainsi, le 11 mars à Pluvigner, 500 enfants venant de quatre écoles différentes se rassembleront pour un temps d'enseignement. Bord de mer oblige, des traversées sont également prévues, par exemple entre Locmiquélic et Lorient le 20 mars, ou entre Damgan et Le Crouesty le 30 juin, ou encore entre Arradon et l'île aux Moines le 11 juillet. Le point d’orgue de la troménie demeure néanmoins le Grand Pardon de Sainte Anne d’Auray, les 25 et 26 juillet 2025. Autant d’événements qu’Aleteia se fera une joie de relayer. Une manière de s’associer à cette grande troménie qui s’inscrit dans la droite lignée de la piété populaire chère au pape François.