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Paul, l’imam pakistanais qui a rencontré le Christ

Image d'illustration.

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La rédaction d'Aleteia - publié le 28/01/25
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Paul, issu d'une famille sunnite, était imam au Pakistan jusqu'au jour où sa rencontre avec le Christ a complètement bouleversé sa vie. Il témoigne de sa conversion radicale auprès du journal AsiaNews. "Je crois que le salut ne passe que par Jésus", affirme-t-il aujourd'hui.

Paul* est chrétien. Rien d'évident lorsque l'on sait qu'il était autrefois imam au Pakistan, pays où les convertis au christianisme vivent dans la peur de la dénonciation et des attaques. Né en 1968 dans un quartier pauvre d'Islamabad, Paul a grandi dans une famille sunnite pratiquante avant de devenir imam en 2000. Il remplit ses missions sans embûche jusqu'en 2003. "C'est à partir de là que j'ai commencé à douter de ma foi", confie-t-il à AsiaNews.

Alors que débute l'Aïd-el-Kébir, la lecture d'un passage sur le sacrifice d'Abraham interpelle Paul. "Je me suis demandé d'où venait l'agneau qui remplaçait le fils d'Abraham en sacrifice. En cherchant une réponse, je suis retombé sur l'Évangile que m'avait donné un jour un ami", se souvient Paul. "Je suis tombé sur plusieurs paroles de l'évangéliste Jean, notamment "Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique" (Jn 3, 16) et "Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève les péchés du monde" (Jn 1, 29). Cela m'a poussé à accueillir, en secret, Jésus comme mon Sauveur".

Paul poursuit sa lecture de la Bible avec un vif intérêt. Et, progressivement, se met à prier le Christ. Mais il ne quitte pas pour autant la mosquée, continuant d'exercer son rôle d'imam. "Je suivais deux croyances différentes dans mon cœur et demandais à Dieu de me montrer le droit chemin vers le salut". Paul raconte avoir obtenu une réponse dans un songe. "Une nuit, dans un rêve, j'ai entendu une voix : 'Je suis le chemin, la vérité et la vie' et on m'a donné le symbole d'une croix." Alors qu'il se rend à la mosquée pour l'adhan (appel à la prière islamique, ndlr), Paul prononce sans s'en rendre compte le nom de Jésus. "En m'écoutant, un des élèves de la mosquée m'a secoué vigoureusement l'épaule et m'a demandé : "Que faites-vous, Professeur ?" Je lui ai répondu : "Je récite l'Adhan". Mais il m'a dit non, vous dites autre chose."

J’aime Jésus, je crois que le salut ne passe que par Lui

Pendant ce temps, des fidèles qui écoutaient comme d'habitude la prière diffusée à travers un haut-parleur se sont précipités vers la mosquée. Paul comprend qu'il va devoir fuir. Au Pakistan, les conversions de l'islam au christianisme ne sont pas tolérées et mènent régulièrement à des déchaînements de violence. Paul va en faire la triste expérience. " J'ai entendu une voix me dire trois fois : "Cours, Paul", et j'ai commencé à m'enfuir de la mosquée. Mais ils m'ont attrapé, ils étaient une vingtaine, ils m'ont battu à coups de pied, de poing et de bâton. J'ai encore les marques de ces blessures sur mon visage. Ils m'ont crié que j'étais devenu un kafir (un mécréant)." Les proches de Paul et plusieurs religieux musulmans le traînent au poste de police et l'accusent de blasphème. Au Pakistan, la loi anti-blasphème, adoptée en 1986 et récemment renforcée, constitue l’un des outils les plus utilisés contre la minorité chrétienne. Son usage abusif menace les chrétiens d’emprisonnement et de condamnations à mort sans aucune justification ni preuve.

Témoin du Christ malgré les risques

Paul n'échappe pas à cet injuste rouleau compresseur. "J'ai fini en prison où j'ai dû purger une peine d'un an", explique-t-il. Là, il raconte avoir vécu le deuxième miracle de sa vie. "Je me sentais très fort à l'intérieur, j'étais ferme dans ma foi en Christ. (...) Je n'avais peur de personne car Jésus était toujours avec moi." Libéré de prison en 2006, Paul retrouve sa femme et ses six enfants qui le suivent dans la conversion. Tous fuient vers des villages chrétiens, mais peinent à y trouver refuge : les habitants refusent de les aider, craignant l'attaque de leurs maisons par les musulmans. Malgré les nuits passées dehors, Paul et sa famille tiennent et endurent le froid, la faim, la mendicité sans broncher. Jusqu'à enfin obtenir un tas de tôle dans un bidonville où ils s'installent en échange de leurs services de garde pour du bétail. Dès qu'il le peut, Paul se rend à vélo dans d'autres villages où il évangélise, malgré les risques encourus. En 2020, le père de famille a subi une nouvelle agression lorsqu'un groupe de musulmans découvre dans son sac sa Bible et un livre de prières. Mais Paul refuse de flancher et reste inlassablement témoin de la foi chrétienne. "J’aime Jésus, je crois que le salut ne passe que par Lui."

*Le prénom a été modifié pour des raisons de sécurité.

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