Argenteuil, Lège-Cap-Ferret, Paris, Poitiers, Bioussac... En 2024, les églises de France ont souffert. Incendies, profanations, vandalisme : l'année a été éprouvante. Si les incendies sont la plupart du temps accidentels, l'année 2024 a aussi été marquée par une hausse conséquente de nombre de feux volontaires. Ainsi, de janvier à septembre 2024, l’Observatoire du Patrimoine religieux (OPR) signalait que 14 incendies d'églises étaient volontaires sur 26 départs de feu. Le cas de l'église Saint-Omer (Pas-de-Calais) a particulièrement marqué les esprits : le 2 septembre, cet édifice emblématique de la ville, déjà restauré une première fois en 2010, était ravagé par les flammes, entraînant l'effondrement de son clocher et de sa toiture. L'origine criminelle de l'incendie a été officiellement établie. Déjà connu des services de police, l'auteur des faits avait été condamné à de nombreuses reprises pour des faits de destruction par incendie dans six églises du Boulonnais.
À ces incendies s'ajoutent de nombreux faits de profanation, dont certains prennent la forme la plus grave en dégradant ou volant les hosties consacrées.
Ces chiffres pointent une tendance inquiétante, celle de la montée des actes anti-chrétiens en France. Rien que pour l'année 2023, un peu moins de 1.000 actes antichrétiens ont été recensés, selon un chiffre confirmé par Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur, auprès de RCF en mars 2024. En novembre, un rapport publié par l'Observatoire sur l’intolérance et les discriminations envers les chrétiens en Europe mettait en évidence l'augmentation des actes haineux perpétrés contre les chrétiens en 2023. Au total, 2.444 actes de violence ont été recensés, dont près de 1.000 en France (41%). Face à ce triste constat, la Commission des Épiscopats de la Communauté Européenne (Comece), avait demandé début décembre la nomination d’un coordinateur de la lutte contre les actes antichrétiens en Europe à l’instar des juifs et des musulmans.