"Les personnes qui font le Chemin de Saint-Jacques font-elles un vrai pèlerinage ?" C’est la question du pape François en recevant ce 19 décembre 2024 des pèlerins italiens de l’antique chemin de Compostelle qui parcourt l’Europe jusqu’au tombeau attribué à l’apôtre Jacques, en Espagne. Ces pèlerins, reçus par le pape François dans la basilique Saint-Pierre, étaient accompagnés de l’Œuvre Don Guanella, qui organise des pèlerinages vers le fameux sanctuaire, et de l’archevêque de Saint-Jacques-de-Compostelle, Mgr Francisco Prieto Fernández.
Devant eux, le pape François s’est félicité de l’augmentation du nombre de pèlerins empruntant les routes de Saint-Jacques, qui connaissent un grand succès ces dernières décennies. Jean-Paul II s’y est rendu par deux fois, en 1982 et en 1989 – pour les Journées mondiales de la jeunesse – et Benoît XVI l’a visité en 2010.
La place du silence
Si cette croissance numérique est "un fait très positif", elle pose "une question sérieuse", a estimé François. Et de s’interroger : "Les personnes qui font le Chemin de Saint-Jacques font-elles un vrai pèlerinage ? […] Ou est-ce autre chose ?". D’après les associations qui promeuvent le Chemin de Saint-Jacques, celui-ci est fréquenté aussi par des non-croyants aux motivations diverses comme la recherche du sens, le défi sportif, ou encore le désir de s’éloigner du fracas de la vie.
"Il est évident qu'il y a des expériences différentes, mais la question nous donne à réfléchir", a insisté le pontife argentin. Il a alors énuméré les "trois signes" d’un pèlerinage chrétien, à commencer par "le silence". C’est le silence qui permet de trouver "les réponses que le cœur cherche", a-t-il souligné.
Avoir un évangile de poche
En deuxième lieu, le Pape a préconisé de porter sur soi un évangile de poche et d’en lire un passage tous les jours. "Cela ne coûte rien, mais si quelqu’un ne peut pas le payer, je lui offre, demandez-le moi", a-t-il proposé spontanément, déclenchant les rires.
Enfin, troisième signe : François a recommandé de "faire du bien" aux personnes "les plus petites, les plus défavorisées". Le long du chemin connu pour être aussi un lieu de rencontres, il a enjoint les pèlerins et marcheurs à être "attentifs aux autres, en particulier à ceux qui luttent le plus, à ceux qui sont tombés, à ceux qui sont dans le besoin".