Chapelle, croisée du transept… Notre-Dame se dévoile à la télévision

Vendredi 29 novembre, 10h15, les caméras seront braquées sur elle. Lors de la dernière visite présidentielle du chantier de Notre-Dame, les images de l'intérieur de la cathédrale vont être dévoilées en direct et retransmises dans le monde entier. Une émission spéciale, intitulée "Notre-Dame se révèle", sera diffusée dès 9h30 sur France 2, qui a même bousculé sa programmation initiale pour consacrer sa matinée à l'événement. Celle-ci permettra de suivre le chef de l'État tout au long de son parcours de visite sectionné en dix étapes, accompagné de Philippe Jost, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, et de Mgr Laurent Ulrich, l'archevêque de Paris. Nef, chœur, transept, chapelles... Voici toutes les belles choses de Notre-Dame que vont découvrir les téléspectateurs vendredi.

En entrant dans la cathédrale, c'est l'une des premières choses qu'Emmanuel Macron verra. Situé juste après le portail du jugement dernier, le baptistère contient l’eau, signe d’entrée dans la Vie par le baptême. "Le cahier des charges imposait qu’il ait un couvercle, j’en ai donc imaginé un qui conserve néanmoins cette idée d’eau", soulignait Guillaume Bardet, chargé du nouveau mobilier liturgique.

Partie réservée aux fidèles durant les messes et autres offices, la nef est généralement la première que l'on arpente. Composée de dix travées, elle est le vaisseau central de la cathédrale. "Nef" vient en effet du latin navis, qui signifie navire ou vaisseau. Rien de bien étonnant à ce que cette partie de la cathédrale s'appelle ainsi ! Le navire et la barque sont en effet une métaphore ancienne de l'Église. Plusieurs des disciples de Jésus étaient pêcheurs, notamment Pierre, et la barque est un élément très prégnant dans de nombreuses scènes des évangiles. Elle fait face au chœur et à l'abside réservés aux prêtres et religieux. Entièrement restaurée, la nef devrait offrir un total ravissement tant la pierre est redevenue blanche.

C'est elle qui donne cette apparence cruciforme aux églises. Le mot "transept" provient du latin signifiant "partie au-delà de la clôture", mais le mot français est récent, repris au XIXe du même terme anglais. La symbolique de la croix étant très forte, cette forme s'est imposée dans l'art de construire les bâtiments religieux. C'est d'ailleurs un plan fréquent dans les églises occidentales, qui n'est pas propre à un style architectural particulier. On la retrouve dans des édifices d'époques différentes.

C'est la partie la plus haute de la cathédrale ainsi que la plus sacrée, dans laquelle est situé le maître-autel. Le chœur vient du mot grec signifiant "ensemble de chanteurs", car les chantres s'y plaçaient habituellement. Il est situé à l'est de l'église, lorsque celle-ci est orientée, c'est-à-dire dirigée vers l'orient. Lors de l'incendie de Notre-Dame, cette partie a été particulièrement touchée par les flammes, qui ont surtout emporté la toiture et la charpente millénaire. Celle-ci a été reconstruite en moins de cinq ans par une armée d'artisans charpentiers au savoir-faire inégalable, et achevée en janvier 2023. Plus d’un millier de chênes ancestraux ont permis de reconstruire à l’identique cette forêt, que l'on pourra découvrir flambant neuve ce vendredi puisqu'Emmanuel Macron y montera.

Notre-Dame comporte au total une trentaine de chapelles réparties sur tout le pourtour de l'édifice, englobant à la fois la nef, le transept et le chœur. Parmi celles que verront les téléspectateurs se trouve celle dédiée à saint Marcel, autrefois dénommée "Saint Julien de Mans". Elle est la septième chapelle du déambulatoire et fait partie des chapelles absidales. Située à gauche du chœur, elle renferme le mausolée en marbre du cardinal de Belloy, archevêque de Paris en 1808. La redécouverte de cette chapelle avec ses couleurs éclatantes promet d'être forte en émotions. "L'effet sera celui de la chapelle Sixtine, une résurrection des couleurs que la crasse avait masquées au fil des décennies", selon le témoignage d'un experte au Parisien. "Par rapport à ce qui existait avant l’incendie, c’est le jour et la nuit", assure encore cette source.

Comment ne pas s'arrêter devant elle ? Miraculeusement épargnée des flammes le 15 avril 2019, la Vierge du Pilier a regagné mi-novembre sa place près du portail sud, juste devant le chœur. Chef d’œuvre du XIVe siècle, elle avait jusqu'ici trouvé asile à Saint-Germain l’Auxerrois depuis l’incendie de la cathédrale et avait été remplacée par une copie placée sur le parvis.

Enfin, un arrêt sera marqué devant le nouveau reliquaire de la Couronne d'épines, qui ne rejoindra sa nouvelle place que le 13 décembre. Lors de l'incendie de 2019, la précieuse Couronne d'épines, arrivée à Paris en 1239, avait été héroïquement sauvée des flammes par la Brigade des sapeurs pompiers de Paris et leur aumônier, le père Jean-Marc Fournier. Dans l'urgence, pour atteindre le coffre de la Couronne d’épines, l’écrin de verre qui enchâssait ce trésor de la chrétienté avait dû être brisé. L'archevêque de Paris a donc confié à l'architecte et designer Sylvain Dubuisson la tâche de repenser cet objet hors du commun pour abriter de nouveau la sainte relique, mais aussi un fragment du Bois de la Croix et un clou de la Crucifixion.