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Ce que chaque année jubilaire doit à une corne de bélier

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Anna Ashkova - publié le 18/11/24
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L’Ancien Testament cite régulièrement la corne de bélier appelée "shofar". Une corne qui serait à l’origine des jubilés puisque en hébreu "yōbēl" signifie "bélier".

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Le Jubilé est un événement d’une grande importance pour l’Église catholique, attendu par des millions de fidèles à travers le monde. Ses origines remonteraient à l’Ancien Testament notamment par une mention dans le chapitre 25 du Livre du Lévitique. Moïse fixa en effet, pour le peuple hébreu, une année particulière pour fêter leur libération de l'exil de Babylone : "Vous déclarerez sainte cette cinquantième année et proclamerez l'affranchissement de tous les habitants du pays. Ce sera pour vous un jubilé" (Lév 25, 10). La célébration de cette année comportait, entre autres choses, la restitution des terres à leurs anciens propriétaires, la rémission des dettes, la libération des esclaves, et le repos de la terre. Pour annoncer cette fête, on sonnait à une corne de bélier. En hébreu, "yōbēl" signifie "bélier", ce qui donna le mot "jubilé".

Le shofar, instrument biblique

La tradition initiale de cette corne provient de la foi d’Abraham dont il a fait preuve en acceptant de sacrifier son fils Isaac. Dieu lui donna finalement un bélier retenu par les cornes dans un buisson, qu’il offrit en sacrifice à la place de son fils. Pour commémorer cet épisode, la tradition biblique cite régulièrement la corne de bélier appelée shofar. Le shofar se révèle être un des instruments bibliques les plus puissants.

Laissé à la pleine volonté divine, il est à maintes reprises évoqué dans les Écritures Saintes. Il est utilisé lors des actions guerrières : "La parole du Seigneur me fut adressée : "Fils d’homme, parle aux fils de ton peuple. Tu leur diras : Si contre un pays je fais venir l’épée, les gens de ce pays prennent parmi eux un homme et l’établissent comme guetteur. Quand celui-ci voit l’épée venir contre ce pays, il sonne du cor et avertit le peuple"" (Ez 33, 1-3). Un puissant shofar céleste avait retenti quand Dieu, faisant trembler les éléments, dialoguait avec Moïse avant de communiquer la charte du Décalogue : "La voix du shofar s’amplifia : Moïse parlait et Dieu lui répondait par la voix du tonnerre" (Ex 19, 19). Il accompagne aussi les processions de l’arche avec David : "David et tout le peuple d’Israël firent monter l’arche du Seigneur parmi les ovations, au son du cor" (2S 6, 15). 

Cité par le psaume 150, il rythme encore aujourd’hui la vie des Juifs. Il mugit rituellement à chaque grande fête, comme Roch Hachana (Nouvel An juif), ou Yom Kippour (le jour du Grand Pardon), où il annonce la fin du jeûne. Quant au christianisme, le mot jubilé perdure encore pour évoquer les années jubilaires célébrées tous les 25 ans, et parfois de façon exceptionnelle. La nouvelle année jubilaire aura lieu en 2025 à Rome. Un Jubilé qui s’inscrira donc dans cette longue tradition issue de l’Ancien Testament.

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