Le père François Hemelsdael, 52 ans, est originaire de Lille et prêtre des Missions Étrangères de Paris (MEP) avec lesquelles il est parti au Cambodge en 2007. Trois ans pour apprendre la langue, le khmer, et devenir bilingue, puis une première mission le long du Mékong où il a pu créer de nouvelles communautés catholiques, avant de passer sept ans ensuite dans les montagnes avec des minorités ethniques isolées. Depuis janvier 2024, le voilà à présent prêtre en plein cœur de la capitale, à Phnom Penh. Un véritable changement d’ambiances et de paysages, mais le missionnaire se dit toujours aussi heureux de sa vie de prêtre là-bas, et toujours aussi occupé. Aujourd'hui curé de la paroisse de l'Enfant Jésus, il organise notamment l’anniversaire des 30 ans de sa communauté et gère le développement du centre de catéchèse des étudiants, en pleine expansion.
Une église très jeune
Le Cambodge compte 17 millions d’habitants majoritairement bouddhiste, environ un million de musulmans (des minorités sans terre), près de 100.000 protestants et seulement 30.000 catholiques. "Ici l’Église est petite, ultra minoritaire mais ultra dynamique et très jeune", confie néanmoins le père François à Aleteia. "Zéro tête blanche à la messe, j’ai 52 ans et je suis souvent le plus vieux !", s'amuse-t-il encore. "C’est un peu une église des actes des apôtres, de petites communautés qui se connaissent bien, se retrouvent régulièrement et sont pleines d’idées". Et de citer la dernière initiative en date, un synode des jeunes organisé par trois diocèses du pays, et qui va rassembler au mois de novembre près de 500 jeunes, pendant quatre jours, sur le thème de l’Espérance.
L’œuvre sociale des chrétiens
L’Espérance est bel et bien vivante dans ce pays où l’Église est dynamique et compte une centaine de prêtres. "Il y a essentiellement des missionnaires, mais aussi une quinzaine de prêtres locaux, dont les quatre premiers ont été ordonnés en 2001", dénombre le père François. Une église encore toute jeune donc. "Cette année, il y a deux séminaristes et six adultes en propédeutiques". Et pour rester sur les chiffres, le prêtre indique qu’il y a entre 250 à 300 baptêmes d’adultes par an, et depuis quelques années, des bébés et des familles entières.
Mais est-ce facile de vivre comme chrétien en tant que minorité ? "Le bouddhisme étant la religion d’État, le gouvernement n’apprécie pas particulièrement le prosélytisme", analyse le prêtre. "Pourtant, les catholiques sont très appréciés, grâce à leurs œuvres sociales, notamment dans la santé et l'éducation". "La visite des pauvres et des malades est naturelle et nécessaire, et finalement elle contribue aussi à l’évangélisation", constate-t-il encore. "Nous pouvons aussi les aider financièrement, en engageant un membre de la famille pour aider à l’église par exemple, et éponger ses dettes ensuite, cela permet aussi de se rapprocher d’eux et de leur faire découvrir la vie avec le Christ".
Le goût de la mission
Après plusieurs années passées dans les montagnes avec des minorités ethniques, le missionnaire se retrouve aujourd’hui dans la capitale, avec une population plus riche et une vie plus bruyante. Et pourtant, cela n’enlève en rien son goût de la mission. "C’est le bonheur ici, je me sens à ma place, à la montagne comme à la ville. La force de ce pays, ce sont ses habitants, toujours souriants et agréables. C’est vraiment une vie tournée et offerte à l’Église missionnaire au quotidien", conclut le prêtre, toujours plein d'espérance, devant cette jeunesse et ce dynamisme.
En partenariat avec les Œuvres Pontificales Missionnaires