Avec une baisse des naissances de 7% en un an, l’année 2023 avait marqué un nouveau recul de la natalité en France, passant sous la barre symbolique des 700.000 naissances. Les chiffres de 2024 s’annoncent encore aussi inquiétants. Le 7 octobre, l’Insee a publié les chiffres mensuels de la natalité en France, pour les huit premiers mois de l’année 2024, en les comparant mois par mois avec ceux de 2023. Et les résultats ne sont pas engageants : depuis 26 mois, le nombre de naissances quotidien moyen d’un mois donné est toujours inférieur à celui du même mois un an auparavant. En cumul de janvier à août, le nombre de naissances a baissé de 3% entre 2023 et 2024 (en tenant compte du fait que 2024 est une année bissextile). De janvier à août 2024, seuls 14.443 bébés ont vu le jour (contre 14.876 en 2023 sur la même période, soit 433 naissances de moins). Et en deux ans, entre 2022 et 2024, le nombre de naissances a baissé de 9,9% sur cette même période.
Fin de l'exception française ?
Si la tendance se poursuit au cours des prochains mois, le nombre de naissances pourrait atteindre à nouveau un niveau historiquement bas en 2024. Depuis 2011, le nombre de naissances a reculé chaque année en France, à l'exception de 2021, qui a connu un léger rebond après les confinements liés au Covid-19. En 2023, l’indicateur conjoncturel de fécondité s’établissait à 1,68 enfant par femme, rejoignant le niveau des autres pays d’Europe alors que la France était considérée comme bonne élève auparavant. Mais depuis 2012, la France est passée en dessous du seuil de renouvellement des générations (estimé au minimum à 2,05 enfants par femme).
En janvier 2024, Emmanuel Macron avait annoncé des mesures en faveur d'un "réarmement démographique", avec notamment la création d'un "congé de naissance" de six mois qui remplacerait le congé parental actuel et qui pourrait s'appliquer à partir de 2025. "Ce n’est pas la solution au problème de la natalité", avait réagi auprès d’Aleteia Pascale Morinière, présidente des Associations familiales catholiques (AFC). "Ce que souhaitent les parents, c’est un congé long, en témoigne l’enquête sur le congé parental menée par l’IFOP. C’est le montant de l’allocation de base, 428,71 euros, qui pose problème. Comme les modes de garde ne sont pas accessibles non plus, les parents renoncent à avoir un autre enfant."
Un sujet cher au pape François
Le pape François s’est aussi alarmé à plusieurs reprises à propos de la baisse de la natalité en Europe. Dans un discours prononcé le 26 septembre dernier lors de son voyage au Luxembourg, il a fait sourire les autorités du pays par une exhortation improvisée sur la natalité : "J’ai vu le taux de natalité. S’il vous plaît : plus d’enfants… c’est l’avenir. Je ne dis pas ‘plus d’enfants et moins de chiots’, cela je le dis en Italie, mais à vous : plus d’enfants", a lancé le Pape. Encore plus récemment, lors de l'Angélus de ce 6 octobre, le pape a insisté sur l'importance pour les époux d'être "ouverts au don de la vie, des enfants, qui sont la plus grande bénédiction de Dieu". Par deux fois, il s'est exclamé "faites des enfants !".