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Natalité, éducation, jeunesse… les annonces d’Emmanuel Macron laissent songeur

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Morgane Afif - publié le 17/01/24
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Emmanuel Macron s’est exprimé mardi 16 janvier lors d’une conférence de presse à l’Élysée. Au cœur de ses préoccupations : la natalité. Une tentative appréciable aux conclusions qui peuvent laisser songeur.

La grande conférence de presse d'Emmanuel Macron, ce "rendez-vous avec la nation", s'est tenu quelques jours après un remaniement ministériel qui a vu l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, succéder à Élisabeth Borne à Matignon. Lors de cette conférence de presse, Emmanuel Macron a annoncé une série de mesures concernant notamment la natalité, la jeunesse et l’éducation.

La natalité

Le président de la République a annoncé la mise en place d’un nouveau congé de naissance "qui viendra remplacer le congé parental actuel" qui permettait aux salariés de s’arrêter de travailler jusqu’à trois ans pour s’occuper de leur enfant. Celui-ci sera remplacé par un "congé de naissance" de six mois, destiné aux deux parents, mieux rémunéré mais plus court. Il viendra mettre un terme au congé parental "qui éloigne beaucoup de femmes du marché du travail et qui crée beaucoup d’angoisses puisqu’il est peu et mal rémunéré" selon les mots d'Emmanuel Macron. "Ce n’est pas la solution au problème de la natalité", estime Pascale Morinière, présidente des Associations familiales catholiques (AFC). "Ce que souhaitent les parents, c’est un congé long, en témoigne l’enquête sur le congé parental auprès des personnes ayant renoncé à avoir un ou d’autres enfants, menée par l’IFOP. C’est le montant de l’allocation de base, 428,71 euros, qui pose problème. Comme les modes de garde ne sont pas accessibles non plus, les parents renoncent à avoir un autre enfant. La politique familiale n’est pas une dépense dans le budget de l’État, mais un investissement pour l’avenir. Les 48.000 naissances en moins, en 2023, c’est à peu près la population d’Albi : comme si toute une ville avait été rayée de la carte, en une année."

La politique familiale n’est pas une dépense dans le budget de l’État, mais un investissement pour l’avenir.

Le président de la République a ajouté vouloir lancer un "grand plan" pour lutter contre le "fléau" de l'infertilité, afin de relancer la natalité en France alors que 2023 a vu le nombre de naissance s’effondrer. Il n’a cependant pas précisé ce en quoi devrait consister ce "réarmement démographique" qui devra, selon ses mots, "débloquer les freins économiques et sociaux au désir d'enfant". "La natalité baisse aussi parce que l’infertilité progresse", a-t-il souligné. "Et je parle là d’une forme de tabou du siècle."

L'éducation

Emmanuel Macron s’est également prononcé en faveur de "la tenue unique", qui "sera expérimentée dès cette année dans une centaine d’établissements, tous volontaires". Si les résultats s’avèrent concluants, l’usage de l’uniforme pourra être généralisé en 2026.

L’instruction civique sera également renforcée dans l’enseignement secondaire et verra son volume horaire doublé. "L’histoire de notre nation, de notre république, de nos institutions et de nos grands textes […], c’est ce qui différencie une nation d’une société : ce supplément d’âme et un mystérieux projet commun qui fait que, face à l’adversité, on se rassemble pour affronter les événements", a ainsi justifié Emmanuel Macron, pour qui "il faut retrouver le sens du symbolique". Une "symbolique" laïque, donc, qui devrait unir les élèves sous le drapeau de la nation. L’enseignement de l’histoire, pourtant, ne saurait être neutre.

Dans cette même idée, le président a annoncé vouloir mettre en place une cérémonie de remise des diplômes qui sera conçue comme un "rite républicain de fierté, d’unité et de reconnaissance", tandis que la Marseillaise sera, elle, apprise aux élèves de primaire. "C’est ce qui nous unit et qui fait notre histoire", a observé à ce propos Emmanuel Macron. Le théâtre deviendra quant à lui un enseignement "obligatoire" au collège, comme la musique et les arts plastiques, et l’Histoire de l’art sera de nouveau enseignée dans l’enseignement secondaire.

La jeunesse

Le président de la République a aussi annoncé la création d’un service national universel (SNU) obligatoire, en classe de seconde. L’actuel SNU, facultatif, comprend un "séjour de cohésion de deux semaines en hébergement collectif" à l'extérieur de son département d’origine, ainsi qu’un "temps de service à la nation" qui peut prendre la forme de service civique, de volontariat, ou d’engagement dans la réserve civique ou militaire.

Le président de la République a également annoncé engager une réflexion sur l’utilisation de écrans "en renforçant le soutien et l’exigence vis-à-vis des parents, en reprenant aussi le contrôle de nos écrans, qui trop souvent enferment là où ils devraient libérer". Emmanuel Macron a ainsi encouragé le "bon usage des écrans, dans les familles, à la maison comme en classe, parce qu’il en va de l’avenir de nos sociétés et de nos démocraties". Si une réponse politique est attendue sur le mauvais usage d’internet, qu’il s’agisse de la pornographie, du harcèlement ou des jeux vidéos, Emmanuel Macron est resté vague sur les modalités de ce « bon usage » et de son application.

Très attendu sur le sujet de la fin de vie, Emmanuel Macron ne s’est toutefois pas prononcé sur le sujet.

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