La Fondation du patrimoine a annoncé ce mardi 17 septembre avoir récolté des dons à hauteur de 11,7 millions pour le patrimoine religieux français en un an. Un bilan assez décevant, un an après l’annonce par Emmanuel Macron de la mise en place d’un dispositif fiscal exceptionnel dont le chef de l'Etat espérait tirer 200 millions d'euros pour sauver le "petit" patrimoine religieux. Pensée sur le modèle de la collecte pour Notre-Dame-de-Paris, l'opération "Sauvons le patrimoine religieux de nos villages" permet aux donateurs particuliers de bénéficier d’une déduction fiscale de 75% pour un don inférieur ou égal à 1.000 euros.
Parmi les 11,7 millions d’euros, 2,8 millions proviennent d’une collecte nationale non affectée à un projet spécifique. Le reste résulte de plus de 1.100 collectes mises en place par la Fondation du patrimoine pour sauver un édifice précis. Pour bénéficier de la souscription, les projets sélectionnés par la Fondation du patrimoine devaient présenter "un intérêt patrimonial et culturel", concerner un "bâti religieux de tous cultes" protégé ou non au titre des monuments historiques et appartenant à une personne publique dans une commune de moins de 10.000 habitants (20.000 pour l’outre-mer).
Une grande collecte nationale
Parmi cette liste de 1.191 projets de restauration, la ministre de la Culture Rachida Dati avait dévoilé en avril 2024 les 100 édifices lauréats qui bénéficieront en plus des fonds de la collecte nationale. Il s’agit d’édifices religieux dont le niveau d’alerte est particulièrement élevé, ou qui sont situés dans des communes de moins de 1.000 habitants et dont les municipalités n’ont que peu de ressources pour leur restauration. C’est le cas par exemple de l’abbaye de la Madone-des-Prés, à Levens (Alpes-Maritimes). Située dans une commune de moins de 4.000 habitants, ce bijou du XIe siècle est en état de péril imminent et doit bénéficier de travaux d’urgence de sauvetage, de plus de 46.000 euros.
Eglises, abbayes, temples, synagogues… Ces édifices pourront bénéficier d’une aide précieuse à laquelle ont contribué de nombreux donateurs attachés au patrimoine religieux français. Les collectes sont par ailleurs toujours ouvertes, et il est encore possible de bénéficier des conditions fiscales avantageuses mises en place pour participer au sauvetage du patrimoine religieux.