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En déplacement à Semur-en-Auxois (Côte d'Or) vendredi 15 septembre, Emmanuel Macron a révélé les nouvelles mesures prises pour la préservation du patrimoine religieux français, alors que se profilent les 40e journées du patrimoine. Début juin, il avait déjà esquissé les grandes lignes de ce plan de sauvegarde.
Le président de la République a ainsi annoncé le lancement, dès ce 15 septembre, d'une "collecte pour le patrimoine religieux de nos communes" grâce à la Fondation du patrimoine. Dans ce but, le Ministère de la culture a recensé tous les sites menacés des communes concernées, soit entre 2.500 et 3.000 bâtiments. Emmanuel Macron a par ailleurs confirmé le lancement d'une campagne de protection avec de nouveaux classements ou inscriptions aux monuments historiques - en sus des 10.500 édifices déjà protégés. Elle sera ciblée sur des constructions des 19e et 20e siècles.
Cette collecte, a déclaré Emmanuel Macron, vise à mobiliser 200 millions d’euros en quatre ans, à destination de 1.000 monuments, tous cultes confondus (dans les faits, essentiellement des églises catholiques). L'objectif, a-t-il encore affirmé, est de faciliter l'accès aux dispositifs d'aides pour les petites communes, souvent dépourvues des fonds nécessaires à la préservation et à l'entretien de leurs lieux de culte en péril. "Cela nourrit un sentiment d'indignation chez beaucoup de nos élus et nos habitants parce qu'il y a un attachement à ce patrimoine, que l'on croit ou que l'on ne croit pas", a estimé Emmanuel Macron. Ceci inclut aussi de rendre éligibles les lieux de culte aux aides pour la rénovation énergétique. "Nous allons lever des blocages pour protéger ces petits patrimoines" a promis le chef de l'État.
Les critères de sélection
Pour bénéficier de l'aide financière issue de la collecte, les églises devront être la propriété d'une personne publique et présenter un besoin avéré de travaux de restauration. Elle sera réservée aux communes de moins de 10.000 habitants en métropole et de moins de 20.000 en outre-mer. Toutefois, les édifices ne devront pas nécessairement être affectés au culte ni être classés au titre des monuments historiques. Les participants à la collecte bénéficieront des mêmes avantages fiscaux octroyés au moment de l’incendie de Notre-Dame, soit jusqu'à 75% d’avantage fiscal pour un montant maximal de 1.000 euros. Ces dons pourront être faits en ligne dès ce vendredi sur le site de la Fondation du patrimoine qui sélectionnera les projets "en fonction de l’intérêt patrimonial de l’édifice, l’urgence et aussi la question de l'usage qui doit s'ouvrir aux concerts, expositions, conférences", a expliqué à l'AFP son président Guillaume Poitrinal.
Garantir la pérennité du patrimoine religieux
De nombreux rapports ont fait état d'une dégradation globale du patrimoine religieux en France. D’après un rapport d’information mené en 2022 par les sénateurs Pierre Ouzoulias et Anne Ventalon, 2.500 à 5.000 églises sont menacées d’être abandonnées, vendues ou détruites d’ici à 2030. En 2016, la Conférence des évêques de France recensait quant à elle 255 églises communales ou diocésaines désaffectées ou vendues depuis 1905; et 2.190 églises démolies depuis 1905, dont la majorité a en fait été reconstruite, notamment lorsqu’il s’agit de propriétés communales.
Dans ce contexte, l’Église en France réfléchit elle aussi à des moyens concrets de préserver le patrimoine religieux et rural de la déréliction. Le 12 septembre 2023, elle a lancé des États généraux qui se tiendront jusqu'à décembre 2024, afin de faire un état des lieux du patrimoine religieux mobilier et immobilier et de proposer des solutions pour sauvegarder et valoriser les édifices cultuels du pays. La question des "usages compatibles" ou "partagés", c'est-à-dire l'ouverture des églises à des activités profanes, devrait également être tranchée.