Ce dimanche 4 août, s’est déroulée à 10h sur le parvis de Notre-Dame de Paris, et en direct sur France 2, une rencontre interreligieuse dans le cadre des Jeux olympiques. Cent ans après la cérémonie des jeux de 1924 à la cathédrale Notre-Dame de Paris, le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, a réuni les représentants des cinq religions assurant l’aumônerie du Centre multiconfessionnel du Village olympique. Représentant l’Église catholique, Holy Games a répondu positivement à ce projet et l’a mis en œuvre avec l’aide des services de l’État.
Le rôle des aumôneries
Cette rencontre animée par Nelson Monfort, en présence d’Anne Hidalgo et de Valérie Pécresse, mais aussi de Tony Estanguet, président de Paris 2024, avait pour thème : "Comment le sport mobilise-t-il le meilleur pour l’homme et l’humanité ?". Le président du CIO a rappelé le rôle, souvent méconnu, de ces aumôneries inscrites depuis 1972 — en vertu de la liberté de religion — dans le cahier des charges des Jeux olympiques et paralympiques. Thomas Bach a par ailleurs souligné l’objectif commun, partagé tant par le CIO que par l’ensemble des représentants des cinq religions présentes, de servir, à travers le sport, la recherche et la promotion de la paix, de l’entente et du dialogue entre les nations.
Les représentants des cultes juif, musulman, chrétiens (protestants, catholiques et orthodoxes), bouddhiste et hindouiste ont pour leur part témoigné de la réalité vécue depuis le début de ces Jeux au sein du Centre multiconfessionnel installé au cœur du Village olympique, et mis en lumière combien le sport pouvait être un puissant vecteur de valeurs positives et d'unité pour l’homme, autant dans sa dimension individuelle que collective. Étaient notamment présents Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, Najat Benali, présidente des associations-mosquées de Paris, Christian Krieger, président de la Fédération Protestante de France, Anton Gelyasov, aumônier national orthodoxe des hôpitaux, Lama Jigmé Thrinlé Gyatso, co-président de l’Union bouddhiste de France, Shailesh Bhavsar, représentant du culte hindou, et Mgr Philippe Marsset, évêque auxiliaire de Paris.
Le sport est-il une religion ?
Au cours de leurs différentes allocutions, tous ont tenu à rendre compte du climat d’unité, de paix et de très grande fraternité qui règne entre les équipes des cinq religions assurant l’animation spirituelle du Centre multiconfessionnel. Des témoignages ont été rapportés des rencontres vécues, voire des amitiés nouées, dans ce lieu rassemblant chaque jour des sportifs et des délégations venues du monde entier.
La question a été posée de savoir si le sport était une religion. Pierre de Coubertin l’affirmait, Thomas Bach s’est montré plus sceptique avant que Haîm Korsia et Philippe Marsset, l’abordent selon le sens du mot latin "religere" c’est-à-dire relier, le sport étant bien plus qu’une simple communauté rassemblée pour se mesurer à la loyale dans différentes disciplines, mais créateur de liens fraternels. Le président du CIO a conclu en situant la place de chacun, sport et religion, de manière remarquable :
"Oui, comme la foi, le sport peut nous guider vers une vie meilleure et plus significative. Comme la foi, le sport peut faire ressortir le meilleur de nous-mêmes. Comme la foi, le sport nous enseigne l’importance de vivre en solidarité et en paix avec nos semblables. Mais le sport ne peut pas répondre aux questions ultimes sur le sens de notre existence. Seule la foi peut donner des réponses aux questions existentielles de la vie, de la mort et du divin. Seule la foi peut nous guider dans notre acceptation de la transcendance divine".
Le vent de la concorde
Après les moments délicats et controversés de la cérémonie d’ouverture, l’ambiance était tout autre à Notre-Dame, et c’est le vent de la concorde et de fraternité qui a soufflé sous le beau soleil d’été. Nul doute que l’Esprit saint était à l’œuvre dans les âmes et les cœurs de chacun.