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La Semaine sainte douloureuse des chrétiens : les processions interdites au Nicaragua

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Procession à Granada (Nicaragua).

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Anne-Laure Colin - publié le 25/03/24
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Au Nicaragua, les catholiques font face à une nouvelle vague d’interdictions à l’approche de Pâques. Au moins 4.800 processions en extérieur ont été interdites tout au long du carême et lors de la Semaine sainte à venir par le gouvernement dictatorial de Daniel Ortega.

Dans les rues nicaraguayennes, il n’y aura - presque - personne pour célébrer la Semaine sainte et Pâques. Alors que les processions en extérieur font partie des traditions fortement ancrées dans le pays, le gouvernement de Daniel Ortega a décidé d’en interdire bon nombre. Entre les vendredis de carême et la Semaine sainte, au moins 4.800 processions ont ainsi été interdites, rapporte Martha Patricia Molina, avocate pénaliste nicaraguayenne en exil. 

À la place, les municipalités et mairies organisent des événements pour Pâques sans l’accord et la participation de l’Église. Il n’y aura pas non plus l’un des chemins de croix les plus importants, le "Viacrucis pénitential" organisé par le diocèse de Managua, capitale de ce pays d’Amérique centrale.

Face à cette décision, les paroisses, églises, cathédrale, ne se découragent pas s’efforcent de trouver d’autres solutions pour permettre aux fidèles de vivre pleinement la Semaine sainte et la montée vers Pâques en proposant des processions "intramuros", c’est-à-dire à l’intérieur des églises, ou des récitations de rosaires.

Le Nicaragua dans la tourmente

Dans un pays de à majorité chrétienne, le dictateur Ortega, au pouvoir depuis 2007, considère que "l'Église est un caillou dans sa chaussure” a déclaré l’avocate exilée Martha Patricia Molina dans en entretien pour Aleteia. Elle confie que la situation ne risque pas de résoudre :   “je crois que les agressions et les attaques contre les prêtres et les évêques se poursuivront aussi longtemps que la dictature d’Ortega sera en place au Nicaragua, tout simplement parce que l’objectif de la dictature est d’anéantir complètement l’Église catholique”.
En effet depuis 2018, Daniel Ortega accuse l’Église de conspirer contre lui. Il entreprend depuis une politique d’intimidation et de répression. Entre expulsions de religieux, profanations d’églises, fermeture d’universités catholiques, les fidèles nicaraguayens sont malmenés, à tel point que le pays est entré en 2023 dans le triste classement de l’ONG protestante "Portes Ouvertes", qui recense chaque année les pays avec le plus de persécutions dans le monde. En 2023, les catholiques du Nicaragua ont déjà été empêchés de vivre leur Semaine Sainte, ils continueront de porter cette croix d'interdiction pour la Pâques 2024.

2023, nouvelle année de persécutions des chrétiens

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