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Depuis cinq générations, dans le Missouri, la famille Frei fait vivre l'art du vitrail. Un art aussi rare que délicat, dont la transmission du savoir-faire permet d'embellir les églises et d'y faire passer aussi bien la lumière que des enseignements. Un métier unique, qui n'est pas sans susciter la fierté de Aaron Frei, actuel président d'Emil Frei & Associates, l'entreprise familiale spécialisée dans la fabrication d'art liturgique.
Ce dernier travaille aux côtés de ses trois frères et sœurs. "Chaque génération qui reprend l'entreprise est élevée dans un environnement et une culture où les images et l’architecture vous impriment cette marque indélébile, qui transmet la foi de manière tacite mais viscérale", explique-t-il à l'édition anglaise d'Aleteia.
C'est l'arrière-grand-père d'Aaron, Emil Frei, né en Bavière en 1869, qui adopte très tôt une vocation artistique. Il étudie différents arts – dont le vitrail – à l’Académie des Beaux-Arts de Munich et acquiert progressivement une véritable passion pour l’art sacré. Il immigre aux États-Unis au début des années 1890, où il peint des peintures murales à San Francisco pendant plusieurs années. Alors qu'il s'apprête à retourner dans son pays natal accompagné de son épouse, Emil décide finalement de s'installer à Saint-Louis. Il se lance dans la fabrication de vitraux dès 1898.
Notre objectif même est d’aider les autres à venir au Christ par la beauté.
Depuis, l'entreprise familiale n'a jamais cessé de fonctionner et est demeurée entre les mains habiles des Frei. "L’art sacré enveloppe toute l’existence humaine. Parfois, il contribue à la liturgie. À d’autres moments, sa beauté naturelle nous inspire dans notre dévotion privée. Très souvent, cela nous fortifie dans notre compréhension de la foi", explique Aaron. "Notre objectif même est d’aider les autres à venir au Christ par la beauté. Il s’agit d’attirer les autres dans une relation avec Christ. Tel devrait être le but de tout artiste au service de l’Église", estime encore le vitrailliste.
L'art du détail
L'atelier Frei propose plusieurs styles différents, en fonction de l'architecture de l'église et des envies du curé et des paroissiens. "Nous voulons que les gens regardent [le vitrail], et le contemplent davantage. C'est une admiration semblable à celle que l'on porte aux icônes, qui permet un mode de prière. Nous essayons d'inclure dans le vitrail des détails dont on ne peut pas immédiatement discerner la présence, sauf à examiner de plus près", poursuit Aaron.
Ainsi de l'église Saint-François de Sales à Saint-Louis, où l'on peut admirer un vitrail représentant saint Thomas d'Aquin. Dans sa main droite, un calice doré qui semble à première vue on ne peut plus banal. Mais si l'on plisse un peu les yeux, et que l'on s'attarde sur cet outil liturgique essentiel à la célébration de la sainte Messe, l'on peut voir le reflet de la nef elle-même, inscrit dans le calice. Détail ô combien minutieux et discret ! Voilà qui devrait encourager les fidèles à observer plus attentivement les vitraux de leur église avant de la quitter, dimanche prochain, pour aller deviser sur le parvis.