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Ils assurent une hotline nocturne pour Dieu depuis 70 ans

Servicio Sacerdotal de Urgencia de Buenos Aires

Courtesy of Servicio Sacerdotal de Urgencia de Buenos Aires

Le service sacerdotal d'urgence de Buenos Aires fête ses 70 ans en octobre 2023.

Esteban Pittaro - Agnès Pinard Legry - publié le 29/10/23

Lancé en octobre 1953 à Buenos Aires (Argentine), le service sacerdotal d’urgence assure depuis sa création une permanence téléphonique nocturne afin de répondre chaque nuit aux appels de personnes malades, de leurs familles ou encore du personnel de santé. L’objectif : rendre Dieu présent même au plus profond de l’obscurité.

“La nuit appartient à Dieu.” Prêtre à Buenos Aires, le père José María Villarino participe une fois par mois au service sacerdotal d’urgence (SSU). Une mission qu’il estime essentielle et qu’il voit comme une Église “qui veille la nuit”. De quoi s’agit-il exactement ? Le SSU a été lancé il y a 70 ans, le 1er octobre 1953, à Buenos Aires. Entièrement gratuit tous les soirs de l’année, il compte plusieurs équipes de garde, chaque équipe étant composée de deux ou trois laïcs et d’un prêtre dont la mission est de répondre aux appels d’urgence pour aider une personne spirituellement malade, en administrant les sacrements, en particulier l’extrême-onction, ou en répondant aux questions et angoisses de celles et ceux qui appellent. 

Désormais présent dans une quinzaine de diocèses argentins, ce service ininterrompu a réalisé plus de 25.000 nuits de permanence au cours desquelles plus de 64.000 patients et leurs familles ont été accompagnés. Une œuvre monumentale à laquelle participent prêtres et laïcs. Discrètement et avec abnégation, ils accompagnent depuis plus de 70 ans les malades, mais aussi leurs familles ainsi que le personnel de santé ou de soins qui accompagne les malades.

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Les bénévoles sont des témoins d’authentiques miracles et grâces qui se produisent la nuit.

Les bénévoles reconnaissent volontiers être des témoins d’authentiques miracles et grâces qui se produisent la nuit. Il ne s’agit pas seulement de courir pour que la personne en fin de vie reçoive l’extrême-onction, sacrement qui est bien sûr administré lors du service. “Il y a des histoires qui se terminent, d’autres qui s’ouvrent, et même de la place pour d’autres sacrements inattendus”, reprend le père José María Villarino.

Interrogé par l’édition espagnole d’Aleteia, Martín Braceras se souvient surtout de la joie et la paix des personnes visitées, mais aussi la paix reçue dans une égale mesure par celui qui la donne. Pour le père José María Villarino, ce service incarne “l’Église qui veille aux côtés de Jésus pour soigner la douleur”. “L’abîme de la miséricorde de Dieu appelle l’abîme de la douleur. La douleur est immergée dans la miséricorde de Dieu, qui est le Cœur de Jésus”, définit-il.

On pense que le malade n’est pas prêt mais souvent le malade attend aussi une rencontre intime avec Jésus et est préparé à tout ce qui va arriver.

Concrètement, la fonction du laïc est d’accompagner le prêtre et de le conduire en voiture là où se trouve le malade. Le patient peut être hospitalisé, chez lui, dans une maison de retraite… “Une fois que nous sommes appelés, nous notons où se trouve le malade, son nom, qui l’accompagne, et les deux laïcs et le prêtre se rendent à l’endroit où se trouve le malade”, détaille Martín Braceras. “En général, les proches sont bouleversés, inquiets, agités. Cette visite qui se fait de nuit, à des horaires assez marginaux, apporte beaucoup de réconfort. Nous prions ensemble, nous accompagnons, ils nous transmettent leurs inquiétudes et leurs peurs.”

Les laïcs reçoivent des conseils pour les accompagner, y compris pour répondre et participer à la prière pendant le sacrement des malades. “Les laïcs qui collaborent avec le service sacerdotal d’urgence le font depuis longtemps. Les expériences sont variées, multiples. Nous sommes souvent des témoins silencieux de plusieurs miracles de personnes éloignées de la foi, éloignées de leurs frères, éloignées de leurs familles, qui se réconcilient”, dit-il. “On pense souvent que le malade n’est pas prêt mais souvent il attend aussi une rencontre intime avec Jésus et est préparé à tout ce qui va arriver”.

Parmi les histoires qu’il a pu suivre, il se souvient surtout de celle d’une personne relativement jeune qui était sur la liste d’attente pour recevoir une transplantation cardiaque, qui a appelé à 3 heures du matin. Et il se souvient : “Le patient lui-même avait un téléphone portable caché dans sa chambre et il a appelé quand on lui a dit qu’il allait être transplanté. Il a demandé d’urgence la présence du prêtre. Nous sommes allés immédiatement à sa rencontre et le père a pu s’occuper de lui pendant sa préparation car le temps pressait.” Et de reprendre : “Ils n’ont permis à personne de s’approcher mais l’homme a insisté sur le fait qu’il voulait voir le prêtre, et le prêtre a pu s’occuper de lui pendant qu’ils le préparaient pour la greffe.” Le jeune homme s’est remis de l’opération et a commencé son propre apostolat dans le service sacerdotal d’urgence du diocèse de Paraná. Parfois, le malade se remet de sa maladie mais souvent la visite du SSU précède naturellement le départ pour la maison du Père du malade. Le bénévole se souvient ainsi de nombreuses personnes qui sont parties apaisées après avoir reçu le sacrement des malades.

Baptêmes et mariages

Il y a aussi des grâces inattendues comme la célébration d’un mariage avec un couple qui avait été ensemble toute sa vie. “Un très vieil homme, malade, attendait le curé main dans la main avec sa femme. Et pendant que se déroulait le dialogue”, se remémore-t-il. “Ils ont dit au prêtre qu’ils ne s’étaient jamais mariés, qu’ils l’avaient toujours reporté pour diverses raisons mais là ils ont pu recevoir le sacrement du mariage avec les laïcs pour témoins.”

Parfois, des baptêmes sont également célébrés. Le père José María garde en particulier le souvenir d’une visite à l’unité de soins intensifs de l’hôpital pédiatrique de Garrahan où une mère s’occupait de son enfant de 7 ans, complètement brûlé lors d’un incendie. Le prêtre a baptisé l’enfant, a apporté réconfort et paix au personnel et, à son départ, il a reçu un appel du chef du quartier pour le remercier d’être venu dans ces circonstances.

Les papes et le service sacerdotal d’urgence

Jean Paul II, lors de son séjour à Cordoue en 1987, avait salué le SSU ainsi :

Je sais que, grâce à une initiative née dans cette ville de Cordoue, a été créé le premier Service sacerdotal d’urgence, à travers lequel, chaque soir, des prêtres et des laïcs, dans une attente vigilante, se mobilisent pour répondre à l’appel du Christ à travers leurs malades. Je sais aussi que ce bel exemple s’est multiplié dans différents diocèses d’Argentine. Cela me procure une grande joie et je vous encourage à poursuivre cet effort apostolique à travers lequel se manifeste la sollicitude de l’Église, qui veille jour et nuit sur ses enfants les plus nécessiteux.

Une initiative qui ne demande qu’à se développer afin de rendre le Christ toujours plus présent dans la vie de chacun.

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Tags:
ArgentineFin de vieSacrements
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