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Mon Père ou Monsieur l’abbé… Comment faut-il appeler un prêtre ?

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Valdemar de Vaux - publié le 07/10/22 - mis à jour le 22/11/23
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Tous les goûts sont dans la nature, selon le dicton. Notamment pour ce qui est de l’adresse que les fidèles font aux prêtres. Ces différentes appellations ne sont pourtant pas dénuées de sens, pour l’appelant comme l’appelé.

"Ne donnez à personne le nom de père" (Mt 23, 9) dit Jésus à ses disciples juste après son entrée à Jérusalem. Une phrase dont le caractère injonctif résonne d’autant plus après les différents abus, notamment d’autorité, mis au jour dans l’Église. Comme le rappelle pourtant Mgr Perrier, évêque émérite de Tarbes et Lourdes, dans Aleteia, les paternités spirituelle et biologique ne doivent pas être opposées. Plus encore, toute paternité humaine, comme don de la vie, reflète celle de Dieu, notre Père : "La paternité n’est en aucune façon dévalorisée par le Christ, puisqu’elle sert de symbole à la paternité divine". 

Ce préalable posé, il n’est donc pas contraire à la parole du Sauveur d’appeler les prêtres "mon père". Sûrement la formule la plus utilisée par les catholiques pratiquants. Et pourtant, cette manière de s’adresser aux prêtres est relativement récente, puisqu’elle s’est répandue après le concile Vatican II, dans un souci de mieux dire le lien et la proximité du prêtre avec les fidèles plutôt qu’une fonction, comme "monsieur le curé" ou "monsieur le vicaire". 

Une affaire de sensibilité

L’expression "mon père", cependant, est un héritage monastique. Chez les cénobites, les prêtres sont appelés ainsi, comme lors du sacrement de réconciliation : "père, pardonnez-moi parce que j’ai péché". S’adresser à un prêtre de cette manière est donc une référence à la parabole du fils prodigue (cf. Lc 15, 11-32) : le prêtre est bien le ministre de la miséricorde de Dieu. 

Pour distinguer les prêtres réguliers et séculiers, la pratique demeure d’utiliser “monsieur l’abbé” pour les seconds.

Pour distinguer les prêtres réguliers et séculiers, la pratique demeure d’utiliser "monsieur l’abbé" pour les seconds. Si l’appellation peut sembler plus lourde ou formelle. Dans le fond, elle signifie la même chose, puisque "monsieur" est aussi un possessif, et que "abba" est l’hébreu du mot "père". Une affaire de sensibilité, finalement. 

Même si l’expression que nous utilisons dit beaucoup de la manière que nous avons d’envisager la relation. "Père" seul est peut-être moins révérencieux, le prénom qui y est adjoint pouvant manifester une plus grande proximité. Quant au prénom seul, il est le gage d’une fraternité entre le laïque et le prêtre, qui sont tous deux des baptisés. Il n’honore cependant pas l’engagement du prêtre à servir l’Église pour être, au milieu des fidèles, celui qui donne la vie du Père à travers les sacrements qu’il célèbre, l’exemple qu’il donne, les enseignements qu’il dispense. Si ses paroissiens ne le lui rappellent pas, avec un mélange de gratitude et d’amitié – qui n’est pas une ingénuité sur les faiblesses de son pasteur – comment le prêtre peut-il assumer cette si belle mission ? 

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