separateurCreated with Sketch.

Haïti : face à la flambée de violence, l’Église au chevet de la population

Haïti violences Port-au-Prince

Plus de 471 personnes ont été tuées, blessées ou portées disparues lors des violences qui ont eu lieu entre des gangs de Cité Soleil, dans la banlieue de la capitale haïtienne Port-au-Prince, du 8 et 17 juillet 2022.

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Anna Ashkova - publié le 27/07/22
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Dans ce pays des Caraïbes les violences ne faiblissent pas depuis plusieurs années. En juillet, 471 personnes ont été tuées blessées ou portées disparues suite aux affrontements des gangs de la capitale Port-au-Prince.

Plus de 471 personnes ont été tuées, blessées ou portées disparues lors des violences qui ont eu lieu entre des gangs de Cité Soleil, dans la banlieue de la capitale haïtienne Port-au-Prince, du 8 et 17 juillet, selon l'ONU. Environ 3.000 habitants de cette commune, la plus pauvre de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, ont dû fuir leur domicile parmi lesquels "des centaines d'enfants non accompagnés". Ces nouveaux chiffres montrent combien les actes de violence ont fortement augmenté en Haïti. En effet, de janvier à juin 2022, 557 personnes ont été tuées dans la zone métropolitaine de la capitale, d'après un bilan provisoire de la Commission épiscopale de l’église catholique romaine Justice et Paix.

La situation dans ce pays de 12 millions d’habitants, dont la moitié de catholiques, est particulièrement tendue. Plongé de longue date dans la pauvreté, HaÏti est touché depuis quelques années par une violence qui ne fait que s’accroître, tandis que le cadre politique ne cesse de s’effondrer depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021. Une violence qui a de nouveau éclaté, principalement entre les deux gangs rivaux qui se disputent le contrôle de quartiers et de communes comme Cité Soleil : les gangs du G9 et le GPEP, au lendemain du premier anniversaire de l'assassinat de Jovenal Moïse. Face à cette situation dramatique l’Église se doit d’agir. 

L’Église face à la violence 

Le 2 février, les évêques de la Conférence épiscopale haïtienne ont dénoncé "la descente aux enfers" de la population haïtienne. Selon eux le pays et ses habitants se trouvent à un "carrefour particulièrement dangereux et inquiétant de (leur) histoire". 

De nombreux missionnaires présents sur place viennent en aide à la population, souvent au dépens de leur vie. C’est notamment le cas de Sœur Lucia Dell’Orto, tuée le 25 juin 2022 à Port-au-Prince. Petite sœur de l’Évangile de Charles de Foucauld, elle a été investie depuis 20 ans auprès des enfants des rues. Elle leur offrait un lieu d’accueil au sein d’une banlieue très pauvre de Port-au-Prince, la maison de Carlo. 

Une école catholique abrite des centaines d'enfants fuyant la violence

Le cardinal haïtien Chibly Langlois, évêque d’Haïti, déclarait en 2021 que "dans des moments difficiles", la population attend parfois "un mot de l'Église catholique", car elle l'accompagne "dans des endroits les plus abandonnés et les plus reculés du pays". 

La prestigieuse institution Saint-Louis de Gonzague, centre d'enseignement catholique (primaire et secondaire) fondé et dirigé par les Frères de l'instruction chrétienne (FIC), fait preuve de cet accompagnement. Depuis les récentes violences commises dans la capitale, elle s'est transformée en un lieu de protection pour des centaines d'enfants (mais également adultes) qui ont réussi à échapper à la violence des gangs qui a fait des morts ces derniers temps. 

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)