Le cardinal Chibly Langlois, 63 ans, évêque des Cayes en Haïti, a été victime d’un grave accident de circulation survenu le 8 juin 2022 sur une route nationale du pays caribéen. Selon la presse locale, il souffre de plusieurs fractures mais ses jours ne seraient pas en danger. Cet accident intervient près de 10 mois après le séisme du 14 août 2021, qui avait particulièrement affecté son diocèse et lors duquel il avait lui-même été blessé. Un tweet du média local Radio Télé Métronome fait savoir que l’état de santé du cardinal est stable, mais qu’il souffre de fractures “au niveau des bras et des reins, selon l’archidiocèse de Port-au-Prince”, et que son chauffeur a également été blessé.
Le cardinal haïtien avait déjà été blessé lors du tremblement de terre de l’été 2021, qui avait fait s’effondrer la maison des évêques où il résidait. Trois de ses habitants étaient morts lors de ce séisme qui avait particulièrement affecté son diocèse des Cayes. Au total, plus de 2.240 morts avaient été recensés après cette catastrophe qui avait réveillé le souvenir du tremblement de terre du 12 janvier 2010. Cet énorme séisme avait dévasté la capitale et fait près de 230.000 morts parmi lesquels l’archevêque de Port-au-Prince à l’époque, Mgr Serge Miot, décédé dans l’effondrement de son archevêché.
Un pays tourmenté
Né en 1958, le cardinal Chibly Langlois est devenu le 22 février 2014 le premier Haïtien à intégrer le Sacré-Collège, lors du premier consistoire du pontificat du pape François. Après avoir été évêque de Fort-Liberté de 2004 à 2011, il est devenu évêque des Cayes, une ville située au sud-est du pays. Il a présidé la conférence épiscopale de 2011 à 2017.
Ce pays de 12 millions d’habitants, dont la moitié de catholiques, a vécu une série de drames dans son histoire récente, parmi lesquels de nombreuses catastrophes naturelles mais aussi une instabilité politique et une insécurité qui se sont cristallisées dans l’assassinat du président Jovenel Moïse, le 7 juillet 2021. Le 2 février 2022, dans un communiqué commun, les évêques haïtiens avaient dénoncé la “descente aux enfers” vécue par la population haïtienne.
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