Une conversion fulgurante ! C’est ce qu’a vécu Sébastien Brière à 25 ans, à Medjugorje (Bosnie-Herzégovine), où il se trouvait par hasard. Aujourd’hui prêtre, il reste très attaché à ce haut-lieu de piété populaire.
À vues humaines, nul n’aurait imaginé que Sébastien, enfant unique timide et introverti, élevé dans une famille indifférente aux questions de la foi, choisirait un jour de se consacrer à Dieu : « À la maison, confie-t-il, seule ma grand-mère maternelle pratiquait. C’est elle qui a insisté auprès de mes parents pour que je sois baptisé. Ils ont mis dix ans avant de répondre à sa requête ! Je l’accompagnais aux messes de Noël, des Rameaux et de Pâques, sans rien y comprendre. Très terre-à-terre, le catéchisme ne me séduisait pas davantage. »
Aucune question existentielle ne trouble le jeune garçon, qui mène une existence paisible : alors qu’il se destine à devenir architecte paysagiste, un de ses oncles, très remué par un pèlerinage au sanctuaire marial de Medjugorje, en Bosnie-Herzégovine, l’incite à s’y rendre. Pour ne pas le chagriner, Sébastien obtempère : un voyage touristique mâtiné d’humanitaire – auprès des camps de réfugiés et des orphelinats – vaut bien une messe !
Justement, quand il arrive sur place, le 23 décembre 2002, il est obligé de cocher la case « messe ». L’église paroissiale est bondée, l’office commencé et la perspective de rester debout une heure durant assombrit son humeur. Arrive le moment de la consécration : alors que l’assemblée entière s’agenouille sur les prie-Dieu, un flot de larmes submerge Sébastien. Flot qui ne tarit pas durant tout son séjour sur place : « Je ne comprenais rien à ce qui m’arrivait, décrypte-t-il, sinon que ces larmes étaient de joie, non de tristesse. »
Marie m’a pris par la main pour me conduire à son Fils.
Ce n’est plus le même homme qui rentre en France. « Tout joyeux, comme allégé, je me suis mis à réciter chaque jour le chapelet, à aller à la messe chaque dimanche », raconte-t-il. « Marie m’a pris par la main pour me conduire à son Fils. Mon entourage était stupéfait, mais respectueux. Je mesure pourtant aujourd’hui les maladresses que mon ardeur prosélyte m’a fait commettre ! »
De la conversion à la consécration
En 2003, Sébastien retourne à plusieurs reprises à Medjugorje : sa foi nouvelle se densifie et le comble. En 2004, il y entraîne sa petite amie, Isabelle, qui en revient également transformée. C’est elle qui décèle la vocation qui germe dans le cœur de celui qui lui parle de fiançailles. « Pas une seconde, je n’avais envisagé de devenir prêtre », reprend Sébastien. « Le Seigneur est passée par elle pour me le révéler. Après une année de discernement, j’ai choisi de répondre oui à cet appel ! Consentement qui m’a apporté une grande paix. »
Ordonné prêtre en 2011, en la cathédrale Sainte Croix d’Orléans, le père Brière ne manque pas de proposer chaque année à ses paroissiens un pèlerinage sur les lieux de sa conversion. En 2018, il a été nommé recteur de la basilique de Notre-Dame de Cléry (Loiret), où une statue de la Vierge aux vertus miraculeuses attire les pèlerins depuis le XIIIe siècle. Un nouveau clin d’œil de Marie à son protégé ?