Des phrases lumineuses projetées sur les murs dans toutes les langues, des lumières plus douces, des œuvres d'art contemporaines faisant échos aux œuvres centenaires... Depuis l'incendie de Notre-Dame de Paris en avril 2019 les réflexions vont bon train à "L'Atelier Notre-Dame" lancé par l’archevêque de Paris pour anticiper la réouverture de la cathédrale et repenser son aménagement liturgique.
Supervisé par Gilles Drouin, ce groupe de travail va ainsi présenter, le 9 décembre prochain, son programme d'aménagement à la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA), chargée de donner son avis. Parmi les réflexions majeures, celle de l’accueil des touristes étrangers, parfois bien éloignés de la culture chrétienne, a centré toutes les attentions. "Comment accompagner les visites pour en faire des parcours de prière afin d’aider les visiteurs à entrer dans le mystère de l’édifice ?", confiait il y a quelques mois Gilles Drouin à Aleteia en y dévoilant les premières grandes lignes du tout nouveau parcours de visite.
Des phrases lumineuses projetées dans toutes les langues
Depuis, de nouvelles idées ont été dévoilées. Parmi ce programme de modernisation, la projection de phrases bibliques ou de tradition spirituelle chrétienne sur les murs en plusieurs langues apparaît comme l’une des idées phares. "Un Chinois par exemple ne comprend pas forcément la Nativité de la Vierge. Or, depuis qu'il y a des caractères chinois inscrits sur des bannières dans la chapelle de Saint-Paul Cheng (martyr chinois) dans la cathédrale, les visiteurs de l'Empire du Milieu s'arrêtent et allument des bougies”, a confié Gilles Drouin à l’AFP.
À cette innovation, s’ajouteraient de nouveaux éclairages plus doux à hauteur d’hommes pour donner une ambiance plus intime lors des célébrations religieuses, des bancs à roulettes dotés de lumignons pour remplacer les anciennes chaises qui seront déplacées dans la crypte — et faciliter ainsi la circulation en cas d’affluence — et une rénovation complète des chapelles, en très mauvais état avant l’incendie, où prendraient place de nouvelles œuvres contemporaines aux côtés des tableaux centenaires. Un nouveau cycle de tapisserie pourrait ainsi être créé pour l’occasion, rappelant que Notre-Dame de Paris a toujours été ouverte à la création comme en témoigne la grande croix dorée de Marc Couturier installée en 1994 à la demande du cardinal Lustiger.
Outre le parcours de visite, l’aménagement liturgique elle aussi se verra légèrement repensé. Si l’autel ne bougera pas, un nouveau tabernacle, autrefois placé dans une chapelle, sera aménagé sous la croix de gloire et un nouveau baptistère sera installé dans l’entrée la nef. Quatre confessionnaux seront conservés in situ et les autres remontés à l’étage de la cathédrale.