Affectueusement surnommé "le saint patron des geeks", Carlo Acutis est probablement le premier jeune du XXIe siècle cité dans une exhortation apostolique (Christus Vivit, du pape François, ndlr). Il est né le 3 mai 1991 à Londres, avant de déménager avec sa famille à Milan. Petit, Carlo Acutis ressent très vite le besoin de placer son bonheur en Dieu seul. Alors qu’il n’a que 5 ans, il est surpris par sa baby-sitter en train de joindre les mains pour se consacrer à la vierge Marie. Deux ans plus tard, le 16 juin 1998, il fait sa première communion et prend alors la décision d’aller à la messe tous les jours. Il se passionne pour l’Eucharistie. "L’Eucharistie, c’est mon autoroute pour aller au ciel", disait-il. Il n'hésite pas à témoigner de sa relation à Dieu à travers des phrases très percutantes. Sa fidélité acharnée à la messe, l’adoration eucharistique et la récitation quotidienne du chapelet deviennent sa seule raison de vivre.
L’Eucharistie, c’est mon autoroute pour aller au ciel
Mais cela ne l’empêche pas d'avoir une existence normale, comme n’importe quel jeune de son âge. Voile, football, dessin, voyages… Il prend part à de nombreuses activités ! Mais c’est surtout aux commandes d’un ordinateur qu’il excelle. Il s’applique très tôt à employer ce talent au service du Christ et de l’Église, multipliant les lignes de codes pour aider sa paroisse, son collège ou son groupe de prière. En 2002, ce cyber-apôtre décide d’organiser une exposition numérique sur les miracles eucharistiques dans le monde. Souriant et proche des gens, Carlo n’en est pas moins attentif aux plus faibles. Cherchant à dépasser les frontières de son milieu social, il converse avec les pauvres, leur apporte sacs de couchage et repas… Il entretient aussi des amitiés profondes avec des personnes d’autres religions. Rajesh, un hindouiste employé par ses parents, finira même par se convertir au christianisme grâce à l’adolescent.
En octobre 2006, il tombe brusquement malade. Ce qu'on croyait être une grosse grippe est en réalité une leucémie foudroyante ne pouvant être soignée. Il décide d’offrir toutes ses souffrances au pape et pour l’Église. Il s’éteint le 12 octobre, à l’âge de 15 ans. Avant de mourir, il avait prédit à sa mère, Antonia Salzano, qu’il lui donnerait beaucoup de signes et qu’elle serait maman à nouveau. En 2010, elle a donné naissance à des jumeaux, Michele et Francesca.
L’ouverture du procès de canonisation de Carlo Acutis a débuté en 2013 à Milan. Le pape François a reconnu le caractère « héroïque » de ses vertus le 5 juillet 2018. Le 23 juin 2018, son corps a été exhumé. Il a été retrouvé « intègre », c’est-à-dire muni de tous ses organes. Quant à son cœur, que l’on peut désormais considérer comme une relique, il se trouve dans la Basilique saint François d’Assise, auprès du saint qu’il admirait. En novembre 2019, la Congrégation pour la cause des saints a reconnu la validité d’un miracle dû à l’intercession du jeune italien. Quelques jours avant sa béatification, sa dépouille a été exposée à la vénération des fidèles. La béatification de Carlo Acutis a rassemblé le 10 octobre 2020 quelque 3.000 personnes à Assise et des millions derrière leur écran. Et voici en vidéo les moments les plus marquants de la cérémonie.
Aujourd’hui, les vertus du bienheureux Carlo Acutis, conjuguées à son étonnante modernité, n’en finissent pas d’étonner. Le pape François, qui lui voue une affection toute particulière, le donne régulièrement en modèle pour les jeunes d’aujourd’hui. Le bienheureux Carlo Acutis a d’ailleurs déjà donné son nom à plusieurs groupes de jeunesse et les livres à son sujet se vendent comme des petits pains en librairie. Et il n'a pas fini d'inspirer. Un film dédié à ce patron des geeks est en préparation. Sa sortie est prévue courant 2022. L'apôtre du web a d’ailleurs désormais son propre vitrail dans une église italienne.
Il est tout à fait possible (voire vivement recommandé !) de prier ce jeune italien Carlo Acutis, notamment avec ces deux prières. Surnommé "le geek de Jésus", il peut aussi être invoqué avec cette prière lorsque les aléas de l’informatique nous rendent chèvres.