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En dix ans, quatre fois plus de GPA au Royaume-Uni

femme enceinte

© Blue Planet Studio - shutterstock

Marie-Anne Chéron - Gènéthique - publié le 29/09/21

Outre-Manche, la GPA est légalement « altruiste », mais c’est surtout un marché qui ne cesse de croître, occultant l’envers du décor.

En dix ans au Royaume-Uni, les ordonnances parentales qui transfèrent la filiation légale de la mère porteuse à la mère d’intention, ont quadruplé. Le rapport de l’Université du Kent et de l’association My Surrogacy Journey, qui accompagnent les différents partenaires, recensent 413 GPA en 2020 contre 117 en 2011. Les deux tiers des parents d’intentions sont des couples hétérosexuels entre 30 et 40 ans. Aucun doute, la pratique se banalise.

Conte de fée et déni de réalité

Une banalisation qui se nourrit de récits. Ceux de stars bien sûr, mais désormais aussi ceux de femmes plus simples comme celui de Fran qui explique à la BBC : « Je veux faire connaître mon histoire pour montrer aux autres que des femmes normales et réelles s’en sortent et ramènent leur propre bébé à la maison. » Et à l’heure d’un « féminisme intégral », elle ajoute : « Je ne peux pas imaginer une meilleure façon pour les femmes de donner du pouvoir aux femmes. »

Ces histoires survalorisées, surmédiatisées, récurrentes présentent une réalité un tantinet magique, qui relève du conte de fée — et parfois aussi du cauchemar. Elles peuvent conduire des couples dits « normaux » à hypothéquer leur maison pour s’offrir un enfant. L’enfant est la nouvelle bonne raison de s’endetter. Un enfant forcément parfait. L’envers du décor est, quant à lui, occulté : exploitation des femmes, risques pour leur santé, marchandisation des enfants, abandon de l’enfant à la naissance… parce qu’on a envie d’y croire à ce monde merveilleux qui s’apparente pourtant fort à un déni de réalité.

L’exploitation omise du corps des femmes 

Si la GPA commerciale est illégale au Royaume-Uni, la GPA dite « altruiste » est autorisée depuis 1985, mais sans que la loi n’ait encadré le montant du défraiement qui peut être versé à la mère porteuse. Les organisations à but non lucratif qui accompagnent les couples et les mères porteuses estiment qu’il varie de 12.000 à 20.000 livres sterling (entre 14.000 et 23.000 euros). Mais aucune limite n’est fixée par la loi. Toute « altruiste » que soit la GPA, il est peu probable que les mères porteuses soient des femmes issues des milieux aisés ou privilégiés de la société anglaise. Le rêve d’enfant des unes rejoint les rêves de « s’en sortir » des autres. Et ce, qu’elles soient anglaises, indiennes, ukrainiennes…

Du côté du gouvernement britannique, on considère que la loi sur les mères porteuses au Royaume-Uni doit être modifiée et il a été demandé à la Commission des lois d’Angleterre et du Pays de Galles ainsi qu’à la Commission juridique écossaise de la revoir. Celles-ci doivent publier leurs recommandations pour la réforme de la loi et un projet de loi vers la fin de 2022. Mais il est peu probable que les autorités publiques en restreignent les conditions d’accès. La GPA est avant tout un marché en pleine croissance. Lucratif. 

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