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La présence du Christ dans l’eucharistie est-elle réelle ?

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Nicolas Buttet - publié le 13/02/21
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C’est par amour que le Christ a voulu se donner en dépassant les lois de la physique, par la « transsubstantiation ». Notre foi grandit dans la lutte entre ce que l’on perçoit sensiblement et ce que l’on croit spirituellement.

C’est par amour que le Christ a voulu se donner en dépassant les lois de la physique, par la « transsubstantiation ». Notre foi grandit dans la lutte entre ce que l’on perçoit sensiblement et ce que l’on croit spirituellement.

Le Christ a dit à ses apôtres « Faites ceci en mémoire de moi ». La folie de son amour, c’est le sacrifice de la messe. Ce n’est pas seulement un souvenir pour nous émouvoir, c’est un fait : Jésus vient s’offrir à nouveau pour nous sur l’autel comme il le fit sur la croix. Au moment où le prêtre prononce les paroles : » Ceci est mon corps livré pour vous – ceci est la coupe de mon sang versé pour vous », s’opère le grand acte qui nous sauve. Car ce n’est pas le prêtre qui prononce ces paroles, mais c’est le Christ, par la bouche du prêtre. À ce moment précis de la messe, c’est comme si deux millénaires d’histoire étaient balayés et que nous étions contemporains de Marie et de Jean au pied de la croix. De sorte que chacun et chacune peut vraiment faire l’expérience existentielle de la folie de l’amour de Dieu pour nous. Il livre sa chair, il verse son sang. Il a versé tout son sang, rien que pour moi. À ce moment-là, nous touchons ce grand mystère.

Présents au pied de la croix et de l’autel

Par ce fait que la croix et l’autel sont contemporains, nous sommes véritablement en contact immédiat avec le Christ. Nous ne faisons pas un voyage dans le temps, mais nous sommes réellement et spirituellement présents au pied de la croix, au pied du Golgotha, avec Marie et Jean et on voit la folie de l’amour de Dieu pour nous et ce pardon qui va jaillir de son cœur par le sang qui coule comme un flot de miséricorde pour laver les péchés du monde et inonder le cœur des hommes de l’amour du Père.

C’est un « mémorial » et non un nouveau sacrifice, comme si celui de jadis était insuffisant et qu’il fallait y rajouter quelque chose. C’est le même Christ rendu présent parmi nous et qui se donne avec les dispositions d’oblation qui étaient les siennes le soir du Jeudi Saint. On appelle cela un « mémorial », non en ce sens qu’il nous aiderait seulement à nous souvenir de ce qu’il a fait pour nous, mais parce que s’actualise en lui l’évènement initial : nous faisons mémoire devant Dieu de ce qu’il a opéré jadis et nous savons qu’alors il le réalise, selon sa promesse. Voilà pourquoi la participation à la messe est vraiment une grande chose. Même si la communion en est l’aboutissement normal, il y a déjà un grand bienfait à nous unir au sacrifice du Christ par la foi et l’amour. Si nous ne pouvons pas communier, nous pouvons déjà le rejoindre dans le don nuptial qui est le sien. Et puis nous profitons de toute la richesse que l’Église a déployée autour de ce moment décisif : chants, lectures, présence de nos frères, enseignement.

Il nous l’a dit

L’engagement du Seigneur est si total qu’il va jusqu’à nous donner réellement son corps et son sang, non en figure, mais en réalité, il ne se contente pas de dire : « je t’aime », il le prouve, il se donne à nous concrètement, charnellement, dans l’Eucharistie. C’est ce que l’on appelle la présence « réelle » parce qu’elle prend l’apparence d’une chose (res). Elle est la seule de ce type. Jésus est présent au milieu de nous de bien des façons : par sa parole, par nos frères, dans la liturgie, etc. Mais il n’y a que là que la présence atteint cette densité et ce réalisme. Ce que nous voyons comme une chose posée au milieu des autres choses est en réalité une personne vivante. Il prend le risque de se cacher dans une apparence si déconcertante pour que notre rencontre avec lui se fasse dans la foi.

Le mystère de la foi, par excellence

Que voit-on, quand on est un spectateur extérieur et qu’on ne croit pas ? Presque rien ! Et pourtant il est là. Saint Thomas d’Aquin nous dit que sur la croix sa divinité était cachée, mais que tout le monde pouvait voir son humanité, eh bien, là, même son humanité est voilée. C’est le mystère de la foi par excellence. Sa joie, ses délices, c’est de demeurer parmi les enfants des hommes et c’est son désir le plus cher. Il est venu il y a 2000 ans en prenant chair de la Vierge Marie, il a vécu avec nous, il a souffert, il est mort, il est ressuscité, il est monté au ciel. Et alors, il a voulu remplir cette promesse de demeurer avec nous jusqu’à la fin des temps et en même temps, nous manifester le plus grand amour. Il a donc inventé cette chose absolument prodigieuse pour que l’on n’oublie jamais la folie de son amour et pour qu’il reste avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps, que l’on puisse le rencontrer personnellement, corporellement aujourd’hui, sous tous les cieux, dans tous les temps de l’histoire des hommes.

La transsubstantiation

L’Église appelle ce grand miracle la transsubstantiation. C’est un mot savant pour nous dire que toute la réalité du pain et toute la réalité du vin sont changées dans le Corps et le Sang adorables du Christ, Jésus ne s’ajoute pas à une réalité existante, il en prend la place. Il ne se fait pas pain, le pain cède la place à Jésus, même si les apparences demeurent. Car le Seigneur n’a pas permis que le vin dans le calice perde ses propriétés alcooliques ou que le pain ne comporte plus de gluten, sans quoi nous n’aurions plus besoin de la foi : le miracle serait constatable par n’importe qui.


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Nous prenons au pied de la lettre la parole du Christ : « Ceci est mon corps. » On ne dit pas « ce pain est mon corps », ce qui serait faux théologiquement ; ni « ce pain contient mon corps », ni « ce pain représente (ou symbolise) mon corps ». Non. C’est très difficile à exprimer, ceci est un neutre, une chose encore indistincte, car, tant que l’on n’a pas dit le « est », c’est encore du pain, et dès que l’on a dit le « est », cela devient le Corps du Christ. Donc, « ceci, ce que vous voyez là, cette chose que l’on ne peut pas qualifier parce que cela va vite changer, est véritablement mon corps ». Et tout d’un coup, quand les paroles sont dites, c’est le Corps du Christ ; alors il faut se prosterner et adorer.

Pendant combien de temps ?

« La présence eucharistique du Christ commence au moment de la consécration et dure aussi longtemps que les espèces eucharistiques subsistent » (Catéchisme de l’Église catholique, n. 1377). Ainsi la présence réelle de Jésus au Saint-Sacrement est-elle tributaire du maintien des espèces (espèces = ce qui apparait, c’est-à-dire le pain et le vin). De sorte que quand les espèces sont altérées, sont changées ou disparaissent, il n’y a plus de présence réelle, à proprement parler. C’est encore un abaissement auquel Jésus a dû se soumettre : sa présence dépend des hommes et parfois leur manque de soin, leur oubli, leur maladresse peut faire disparaître ce fragile support qui le relie à nous.

Un défi à nos sens

« Le grand miracle qui se produit à la messe est un miracle qui défie toutes les lois physiques » nous dit saint Thomas d’Aquin. Le théologien recense sept ou huit lois physiques qui sont bousculées par ce qui se passe quand les paroles de la consécration sont prononcées et que, tout d’un coup, un bout de pain devient Dieu et un peu de vin devient Dieu. La philosophie elle-même balbutie devant ce mystère. Descartes a essayé de construire une théorie philosophique de l’Eucharistie, mais il a échoué. Même les termes de « substance » et d’« accidents » que nous employons pour tenter de dire ce qui se passe dans la consécration sont utilisés en un sens inusité : normalement c’est la substance qui demeure et les accidents qui se modifient (un homme en vieillissant reste toujours le même homme, mais ses cheveux blanchissent par exemple) ; dans l’Eucharistie, c’est l’inverse : les accidents (c’est-à-dire ce que l’on voit du pain et du vin) restent inchangés, mais la substance a complètement changé : c’est le Corps du Christ !

Notre foi grandit dans cette lutte, admettre qu’il peut y avoir un pont entre ce que je perçois sensiblement et ce que je crois spirituellement dans ma foi.

Les raisonneurs peuvent se moquer : au musée de l’athéisme à Moscou, ne montrait-on pas naguère une hostie (consacrée ou pas ? on ne saura jamais) dans une vitrine avec l’inscription « Dieu des chrétiens » à côtés des pierres sacrées ou des totems des religions traditionnelles ? C’est pourtant le même Jésus tout entier qui est dans chaque hostie. Il reste entier dans chaque parcelle quand on partage l’hostie. C’est là un premier miracle. Mais le plus grand miracle, c‘est que nous puissions croire à ce qu’il nous a dit : il y a un tel décalage entre ce que l’on voit et ce que l’on croit, et pourtant nous pouvons le rejoindre par notre foi, être sûr, vraiment sûr, qu’il est là !

Depuis 2.000 ans

Par l’acte de foi en l’Eucharistie, notre foi grandit dans la foi que transmet l’Église depuis deux millénaires. Nos sens nous permettent de voir l’hostie, ils voient les apparences qui sont toujours là. Ce n’est pas facile de faire l’acte de foi de nous dire que c’est Jésus qui est présent, c’est difficile. Et notre foi grandit dans cette lutte, admettre qu’il peut y avoir un pont entre ce que je perçois sensiblement et ce que je crois spirituellement dans ma foi. Dans l’acte de foi en l’Eucharistie, ma foi rejoint la foi gardée dans toutes les Églises apostoliques d’Orient et d’Occident depuis 2000 ans, cette foi qui est celle de tous les saints, de tous les docteurs, de tous les Pères de l’Église. Saint Thomas d’Aquin explique que si on n’a pas la foi sur un seul article de foi, on n’a pas la foi du tout, car la foi consiste à reconnaître la foi de l’Église et à y adhérer, parce que c’est l’Église qui la porte depuis toujours et non parce que notre petit cerveau y consent. Voilà pourquoi les vérités de foi sont d’un niveau de certitude bien supérieur à toutes nos certitudes personnelles.



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Un jour, j’expliquais à des enfants ce qu’était la communion et l’un d’eux m’a arrêté en disant : « Arrête d’expliquer, c’est Jésus. » Une autre fois, je préparais un enfant de 7 ans à sa première communion, en faisant avec lui un moment d’adoration ; l’enfant me dit : « Nicolas, c’est fou de penser que c’est Jésus devant nous. » Alors que je cherchais une réponse intelligente pour lui dire : « C’est vrai, tu as raison », l’enfant répondit lui-même : « C’est la toute-puissance de Dieu » qui avait fait changer un bout de pain en hostie. Dieu peut se faire tout vulnérable et tout pauvre. À un enfant qui prépare sa communion, il faut lui montrer que c’est vraiment Jésus et le laisser croire que Dieu peut se faire tout vulnérable et tout pauvre.

Un cadeau pour la communion et pour l’adoration

La présence réelle et continue de Jésus dans l’Eucharistie permet à la fois de le manger et de le recevoir dans la communion eucharistique et aussi de prolonger cette communion en l’adorant et en trouvant cette consolation prodigieuse d’être avec lui, comme cela, tout simplement près de son Cœur. L’adoration eucharistique n’a pas tout de suite existé dans l’Église, mais elle est la conséquence d’une prise de conscience de plus en plus nette de la présence réelle de Jésus dans l’hostie sainte. On a beaucoup dit qu’elle suppléait la communion devenue rare dans le peuple chrétien (beaucoup, même dans les monastères, ne communiaient que quatre ou cinq fois par an). Mais on peut aussi voir qu’elle a eu pour effet de faire renaître chez les chrétiens fervents le désir d’une communion beaucoup plus fréquente : quand on a longuement contemplé le Corps de Jésus, comment ne pas désirer le recevoir en soi ?

On voit ce qui arrive quand la communion prise à la hâte et sans vraie préparation n’est vue que comme un rite de la messe, on perd le sens de la rencontre avec quelqu’un qui est notre Dieu.

L’adoration correspond à un moment très important de notre démarche d’amour vers Jésus. L’amour se nourrit des regards posés sur l’être aimé, il a besoin de paroles échangées pour se comprendre, pour partager l’intime de son âme. Comment nous priverions-nous de cela avec Jésus ? La communion n’est qu’un instant, même si on essaie de la prolonger dans une action de grâce. Elle a besoin d’être précédée et suivie de cette rencontre du cœur que rend possible l’adoration. On dit d’une maman qui regarde avec affection son enfant qu’elle le « mange des yeux ». Nous avons besoin de manger Jésus de nos yeux avant de le manger physiquement dans la communion. Il faut grandement se réjouir que les catholiques redécouvrent aujourd’hui l’adoration. Pendant des années, il était de bon ton de dire : « L’Eucharistie est faite pour être mangée et pas regardée » comme si l’un ne menait pas à l’autre ! On voit ce qui arrive quand la communion prise à la hâte et sans vraie préparation n’est vue que comme un rite de la messe, on perd le sens de la rencontre avec quelqu’un qui est notre Dieu.

La communion sacramentelle

La communion est ce moment très fort où nous ne formons plus qu’un avec lui, aucune image ne peut rendre cette unité. La communion à l’Eucharistie est « le centre et le sommet de la vie chrétienne » (Vatican II). Pour saint Thomas d’Aquin, « la communion sacramentelle en elle-même est vectrice de toutes les grâces, puisque ce sacrement est l’unique sacrement non seulement qui communique la grâce, mais qui contient l’auteur de la grâce. » Tous les autres sacrements ne font que communiquer la grâce, ils sont des vecteurs, des transmetteurs de la grâce. L’eau du baptême avec les paroles du baptême, la sainte huile et les paroles prononcées pour la confirmation ; mais dans le Saint Sacrement, c’est et la grâce et l’auteur de la grâce qui est là, Jésus est réellement présent. Ce qui fait de l’Eucharistie le sacrement par excellence. C’est le sacrement source de tous les autres sacrements : « En vérité, en vérité, si vous ne mangez pas mon corps et ne buvez pas mon sang, vous n’aurez pas la vie en vous » (Jn 6, 53). Les Pères de l’Église disaient que c’est une revanche sur le péché originel car, de cet arbre magnifique au jardin d’Éden, où le fruit semblait beau à voir et bon à manger, nos pré-parents ont goûté la mort en mettant la main dessus. Et puis, de l’horrible arbre mort qu’est la croix, avec dessus un fruit qui n’a ni beauté ni éclat — le Christ —, quand on le reçoit à l’hostie, on reçoit la vie. C’est l’inverse de la logique de l’Éden. La vraie logique est que, de la mort de la Croix jaillit un fruit qui n’a ni beauté ni éclat et qui, quand on le reçoit en disant « amen », est le corps du Christ ; je reçois la vie et lui me transforme et me transfigure.

L’union qui s’opère

Il est très difficile de décrire l’union qui s’opère entre le Christ et nous à l’heure de la communion. Au moment où nous recevons en nous la présence réelle, Jésus n’est pas un contenu dans un contenant : nous sommes en lui au moins autant qu’il est en nous (Jn 6, 56). Nous n’avons pas à l’imaginer transitant dans notre tube digestif, surtout que, les espèces étant rapidement dissoutes, la présence réelle disparaît assez vite. L’union qui s’opère est beaucoup durable et mystérieuse. Elle s’apparente certes à la nourriture, puisque Jésus nous dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage » (Jn 6, 54-55). Mais, à la différence d’une nourriture ordinaire, elle n’est pas assimilée par nous, c’est elle qui nous assimile.


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On ne peut pas s’empêcher de penser à l’union nuptiale qui se réalise dans un rapprochement où l’homme et la femme se donnent complétement l’un à l’autre. Saint Paul y fait sans doute allusion quand il considère que la fornication est en contradiction avec la communion au Corps du Christ, le chrétien formant avec lui un seul esprit — et un seul corps (1 Co 6, 16-17). Mais, là encore, l’image est insuffisante, car les époux restent malgré tout extérieurs l’un à l’autre. La communion nous fait participer à la vie de l’Esprit, c’est le Seigneur Saint Esprit qui vient habiter en nous au moment où nous recevons le Christ en nous. C’est lui qui réalise l’unité maximale entre Jésus et nous, mais aussi avec tous nos frères chrétiens qui communient au même Corps. C’est lui qui construit ainsi l’Église. Dans les Églises orientales, on chante au moment de la communion : « nous avons reçu le Saint Esprit ». C’est une grande lumière pour nous, qui nous amène à ouvrir plus large notre cœur et voir la communion comme l’entrée dans une nouvelle manière de vivre.

Miracles de la communion

Les prêtres qui sont témoins des merveilles qui se passent dans le cœur des enfants au moment de leur première communion auraient beaucoup à raconter. Mais il n’y a pas que les enfants. L’Eucharistie fait des merveilles dans le cœur et même dans le corps des hommes. Il y a trois ans, j’ai connu un homme qui avait eu un grave cancer de l’œsophage ; il ne pouvait plus du tout déglutir, pas même une goutte d’eau, il fallait humecter le palais et la langue avec un coton-tige et il était sous perfusion pour la nourriture. C’était très lourd, il faisait encore des rayons, tout était grillé dans son corps. Un jour, il arrive à l’hôpital pour les rayons et dit à sa femme qu’il n’en pouvait vraiment plus. Elle lui proposa de l’emmener à la chapelle de l’hôpital pour confier tout cela à Jésus ; une messe y était célébrée. Au moment de l’Eucharistie, pris par le désir de communier, il avance communier, prend le Corps du Christ et l’avale. Il était incapable d’absorber une goutte d’eau. Tout à coup, il s’en rend compte et sa femme le regarde. Après, il est allé communier chaque jour, et cela continue encore aujourd’hui. Une goutte d’eau le fait hurler, une miette de pain est une torture, mais le corps du Christ descend en lui. C’est un miracle, ce n’est pas possible autrement. Les médecins n’y ont pas cru, ils lui ont dit qu’il mentait ; l’un d’eux est allé voir pour constater et a conclu que c’était vraiment un miracle. Scientifiquement, cela ne s’explique pas. Ce mystère des espèces reste un grand mystère. Il faut se dire que c’est Jésus qui est là et il faut adorer.

On pourrait finir par la belle histoire d’Imelda Lambertini, cette toute jeune novice dominicaine qui s’était battue pour faire sa première communion à onze ans (on ne la recevait à cette époque qu’après quatorze ans). Elle disait : « Je ne puis imaginer que, quand on a reçu le Corps du Christ, on ne meurt pas après de joie ; on a reçu le ciel, Dieu est là, c’est inimaginable. » Après qu’elle eut enfin reçu la communion (de façon d’ailleurs assez miraculeuse), elle resta à genoux, prosternée pendant plus d’une heure. Quand les sœurs vinrent la chercher, elles la trouvèrent toujours dans la même position mais morte, partie vers le Seigneur.


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