C’est la vérité qui rend la confiance, qui mobilise les forces, qui donne à un peuple le sentiment qu’il a un avenir.
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Il est de coutume de dire de notre pays qu’il compte autant de sélectionneurs de l’équipe de France de football qu’il y a de supporters. Et même sans doute davantage… Nous savons désormais qu’il y autant d’avis sur les mesures sanitaires à déployer et les précautions auxquelles appeler, qu’il y a d’habitants dans notre belle nation. La raison en est sans doute que tous sont concernés et que, finalement, personne n’y comprend grand-chose. Les professeurs de médecine et scientifiques de tous poils y perdent en dignité : ils devraient s’informer — puisque désormais les voici désignés comme de nouveaux grands-prêtres — sur ce qu’il en coûte à un clergé de se penser tout-puissant et omniscient. Rien d’autre que le risque de la tartufferie, ce qui n’est jamais très agréable.
Que chacun soit responsable
Depuis de nombreux mois, dans bien des terres voisines de la nôtre, le fait de s’asseoir à une terrasse de café commande au client de remplir un formulaire dont le bistrotier à la responsabilité. Il faut y écrire son identité et ses coordonnées afin d’être prévenu si le virus, sans qu’on le sache, s’était invité à trinquer ce jour-là à une table voisine. J’entends déjà les hurlements sur la protection de la vie privée. Qu’on se rassure, chaque convive peut remplir un formulaire indépendant et puis ces précieux renseignements resteront dans un tiroir du comptoir jusqu’à nouvel ordre. Que s’apaisent les plus anxieux : leur téléphone portable et leur carte bancaire les confondront aux yeux de leurs délateurs bien plus sûrement que cette indiscrète demande !
Que chacun soit responsable non seulement de lui-même, ce qui serait déjà un progrès notable, mais de son prochain, ce qui marquerait une conversion pleine d’Espérance.
Je n’ai pas un goût immodéré de l’exercice qui consiste à rendre compte. Mais je ne me résous pas, par bravade gauloise, à prendre le risque de hâter la mort d’un vieillard, ou d’un malade qui ne porte pas en écharpe le mal qui l’affaiblit. Que chacun soit responsable non seulement de lui-même, ce qui serait déjà un progrès notable, mais de son prochain, ce qui marquerait une conversion pleine d’Espérance. Pas plus que chacun d’entre nous, je n’ai très bien compris les critères pour lesquels il fallait mettre un masque ici et pas là, mais je ne me crois pas capable de décider autre chose que ce que l’on me recommande, faute de mieux.
Parlez-nous comme à des adultes
Il ne me semble pas faire là preuve d’une soumission veule mais d’essayer d’être le plus attentif possible au bien d’autrui. L’important n’étant pas d’abord ma santé mais celle de ceux que j’aime, ou que j’aimerais aimer.
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Mais il y a, en revanche, une prière que je voudrais formuler. Une prière qui s’adresse à ceux qui cherchent à trouver les bons moyens pour que les choses s’arrangent : parlez-nous comme à des hommes, des adultes, des êtres humains, doués comme vous de raison. Ne travestissez pas la vérité comme des parents inquiets peuvent le faire pour éviter d’angoisser leurs enfants. D’abord parce que nous ne sommes pas des enfants, et que vous n’êtes pas nos parents. Ensuite, et surtout, parce que ce n’est qu’ensemble que nous pouvons avancer et vivre.
Rendre la confiance
Il fut un temps où l’on parlait de guerre : tout béotien sait bien qu’une bataille ne se gagne ni sous les lambris dorés, ni sur les écrans de télévision. Elle se remporte sur le terrain, avec ceux qui sont au front. Et nous sommes au front, tous, puisque cette bataille-là se joue dans l’intime de nos existences, dans chacune de nos relations, dans chacune de nos décisions. Si vous ne savez pas, quel mal y a-t-il à le reconnaître ? N’est-ce pas le propre de l’homme de se savoir faible et n’est-ce pas sa grandeur que de le confesser ? Si nous manquons de médecins, d’infirmières, de masques, de gel, de tests et demain de vaccins, cessez de dire que tout va bien : entraînez-nous dans une parole de vérité. C’est elle, la vérité, qui rend la confiance, qui mobilise les forces, qui, en un mot, donne à un peuple le sentiment qu’il a un avenir. Le mensonge ferme les cœurs à l’espérance et ouvre la voie à toutes les violences. La vérité, quelle qu’elle soit, rend libre et, au final procure la paix.
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