Le metteur en scène et acteur de 92 ans a toujours le coeur à l’ouvrage. Suite au drame de la cathédrale, héroïne de Victor Hugo et abîmée par les flammes l’an dernier, Robert Hossein compte relancer quarante-quatre ans après son spectacle inspiré de l’oeuvre “Notre-Dame de Paris”. Robert Hossein, sans doute très ému par le sort de la cathédrale tout autant que par l’engouement pétri de solidarité ou de spirituel qu’elle a suscité, s’était déjà laissé toucher par la beauté du livre de Victor Hugo. Rompu à l’art de créer des spectacles grand public, son musical Notre-Dame de Paris, créé en 1978, avait rencontré un vif succès à l’époque quand Michel Creton campait Quasimodo et Anne Fontaine Esmeralda ; plus de 580.000 spectateurs étaient au rendez-vous.
Cependant, il semble que le scénario de cette nouvelle version soit changé, sans doute plus proche de ce symbole de l’humanité que la cathédrale est devenu, et ce, d’autant plus depuis l’incendie. “L’architecture est le grand livre de l’humanité, l’expression principale de l’homme à ses divers états de développement, soit comme force, soit comme intelligence”, écrivait d’ailleurs Victor Hugo dans son ouvrage dédié à la cathédrale parisienne. Il ne saurait en être plus vrai de l’édifice de Notre-Dame.
Metteur en scène et homme de foi
Fort d’une vingtaine de productions scéniques, comme Jésus, Le Cuirassé Potemkine et Une femme nommée Marie, Robert Hossein a toujours été très actif dans le milieu du spectacle, trouvant, à en croire sa vitalité, sa véritable vocation dans la mise en scène. Mais ce nouveau projet apparaît comme un nouvel élan de créativité et d’émotion pour ce grand passionné de la scène, puisqu’il l’avait laissée de côté depuis presque dix ans. Toujours aussi énergique malgré son âge, il a confié à propos de cet hommage artistique à la cathédrale : “Je vous le dis droit dans les yeux, j’ai fait mon adaptation, le scénario, les décors, les costumes, les comédiens que je veux, tout est prêt. Reste le plus dur : trouver le pognon!”.
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L’artiste est aussi très croyant. En 2007, il présentait une pièce sur la vie de saint Jean-Paul II, N’ayez pas peur, et était reçu en 2016 par le pape François. Sa dévotion particulière à la petite sainte de Lisieux est aussi très fervente. Cette production arrive au couchant de sa vie ; et c’est sans doute quand le feu n’a plus beaucoup de temps pour brûler, celui de la foi, qu’il donne tout ce qu’il peut pour chauffer. Le nouveau Notre-Dame de Paris de Robert Hossein ressemblera peut-être à un brasier ardent, si le metteur en scène trouve les fonds nécessaires. Mais son immense carrière, récemment récompensée au plus grand festival de films d’Ukraine le 18 août, laisse présager une création imminente.