La Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a modifié le 25 mars ses indications pour la célébration des fêtes pascales pour tenir compte de la situation provoquée par la pandémie de coronavirus, notamment dans les endroits où l’interdiction des rassemblements ne permet pas la célébration publique de messes.
Dans un nouveau décret, le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, rappelle aux évêques et aux prêtres des différents pays touchés par le coronavirus que la fête de Pâques ne peut être "déplacée" et que les rites de la Semaine sainte seront donc célébrés "sans la présence du peuple, dans un endroit approprié, en évitant la concélébration et en omettant l’échange de paix". Concrètement, voici les dernières recommandations concernant les rites spécifiques du Triduum pascal et de la Semaine sainte :
Dimanche des Rameaux
Le nouveau décret romain indique deux points importants à retenir concernant les célébrations des Rameaux. Tout d’abord, il préconise d’informer les fidèles de l’heure du début de la célébration et de les inviter à s’y joindre par la prière ou grâce à une transmission en direct via la radio, la télévision, les réseaux sociaux et les web médias, comme Aleteia. Le cardinal Sarah souligne qu’il s’agit bien "des moyens de communication télématiques en direct, et non enregistrés". La communion spirituelle entre le pasteur et les fidèles doit avoir lieu en temps réel.
Le décret ajoute également que la procession solennelle d’entrée, cette tradition qui commémore l’entrée du Seigneur à Jérusalem, devra se faire à l’intérieur de l’église. Les églises cathédrales devront utiliser la deuxième forme prévue dans le Missel romain, à savoir une entrée solennelle qui commence en quelque lieu pas trop proche de l’autel de la messe. Quant aux églises paroissiales, le décret indique de commencer par un chant d’introït, le chant grégorien, exécuté au commencement de la messe et réservé à la procession d'entrée, qui raconte l’histoire de l’entrée de Jésus à Jérusalem.
Jeudi saint
Pour le Jeudi saint, le document demande l’omission non seulement du lavement des pieds mais aussi de la procession et l’exposition du Saint-Sacrement, ce dernier restant conservé dans le tabernacle. Exceptionnellement, tous les prêtres ont le droit de célébrer la messe dans un "endroit approprié » sans la présence des fidèles.
Vendredi saint
Le nouveau décret rappelle que « l’adoration de la Croix par le baiser sera limitée au célébrant seulement ». Il redemande aux évêques de préparer une intention spéciale « pour les personnes touchées par le coronavirus qui se trouvent dans une situation de désarroi, pour les malades, les défunts ».
Vigile pascale
La vigile pascale ne pourra être célébrée « que dans les églises cathédrales et paroissiales ». Cela signifie que les séminaires, les maisons de prêtres, monastères et communautés religieuses ne pourront pas célébrer de leur côté la vigile pascale, respectant l’usage qui veut que cette célébration centrale de la vie liturgique demeure unique dans chaque paroisse.
Messe chrismale et Chemin de Croix
Le nouveau décret revient également sur « la liturgie baptismale, seul le renouvellement des promesses baptismales est maintenu ». Par ailleurs, il est possible de transférer la célébration de la messe chrismale à une autre date, selon les indications de chaque conférence épiscopale. Les traditionnels chemins de croix, qui ne font pas officiellement partie de la liturgie de la Semaine sainte, pourront être transférés à une autre date. La Congrégation suggère les 14 et 15 septembre qui correspondent à la fête de la Croix glorieuse et à la mémoire de Notre-Dame des Douleurs.