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Accoucher sans la présence de son mari : comment se projeter ?

Dans les couloirs de la maternité d'Évreux.

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Mathilde de Robien - publié le 29/03/20
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Si la pandémie de covid-19 s’accélère, il se pourrait que les pères ne soient pas admis dans les salles de naissance. Une idée angoissante pour bon nombre de femmes proches du terme actuellement. Paroles réconfortantes de Camille de Bonnechose, sage-femme à l’hôpital saint Joseph, à Paris.Nombreuses sont les futures mamans à avoir tout prévu pour la naissance, depuis la chambre du bébé au trousseau bien repassé. Tout, sauf cette épidémie de covid-19 qui empêchera peut-être le père d’être à leurs côtés au moment de la naissance. Sans contester les raisons sanitaires qui impliquent une telle décision, il n’en demeure pas moins qu’une angoisse légitime et une peine compréhensible peuvent étreindre une jeune femme à l’idée d’être seule dans la salle d’accouchement. Camille de Bonnechose livre à Aleteia d’excellentes pistes pour s’y préparer.

« On est dans leur équipe ! »

À ce jour, si les pères, dans la grande majorité des maternités, sont priés de quitter l’hôpital deux heures après la naissance, ils sont cependant autorisés à assister à l’accouchement à condition de respecter des règles sanitaires strictes. Si ces mesures venaient à se durcir dans les jours à venir en raison de l’accélération de la pandémie, il se pourrait qu’ils ne soient pas admis en salle de naissance et donc que la mère accouche sans la présence de son mari à ses côtés.


PREGNANCY
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Une situation face à laquelle Camille de Bonnechose invite à ne pas se laisser submerger par des regrets amers ou des remises en question stériles : « Il est certain que ce serait une épreuve pour les couples, et que c’est cher payé, mais les équipes médicales sont de leur côté : si, en dernier recours, on en venait à prendre cette décision, il est important que les couples se disent que c’est pour le bien de tous : des équipes soignantes et des patientes ». En outre, notre sage-femme parisienne en est persuadée : chaque mère a en elle les ressources nécessaires pour y arriver. Et les futures mamans ne sont pas toutes seules : les équipes médicales sont avec elles, dans leur équipe.

Quand le projet de naissance prend tout son sens

Depuis quelques années, les parents sont invités à fournir à la maternité, avant le terme de la grossesse, un projet de naissance : un document écrit dans lequel ils indiquent leurs souhaits pour l’accouchement, l’accueil du bébé et les suites de couche. Il n’a pas vocation à devenir une liste d’exigences, mais plutôt d’être un outil de dialogue avec l’équipe soignante. L’objectif est de partager son vécu, ses angoisses, ses convictions personnelles afin que les professionnels puissent s’adapter au mieux et dans la mesure du possible aux desiderata des parents. Pour Camille de Bonnechose, ce document se révèle particulièrement précieux au vu des circonstances actuelles. « C’est l’occasion de réfléchir à deux à son projet de naissance, d’autant plus sérieusement si le père n’est pas là le jour J ».



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C’est le moment d’y inscrire vos peurs, pour pouvoir entamer une discussion avec la sage-femme qui vous accompagne et qui pourra sans doute vous réconforter. Camille de Bonnechose invite à se demander : « Qu’est-ce qui me coûte, dans l’idée d’accoucher seule ? Est-ce d’être seule dans un milieu inconnu ? Auquel cas nous conseillons de rapporter quelques objets de la maison, pour créer une atmosphère plus familière, ou bien une playlist qui aide à se détendre. Est-ce de passer à côté d’un moment qui aurait dû être magique pour tous les deux ? ». Pour ce point, la sage-femme est rassurante : « Rien est irrécupérable ! Certes, vous n’aurez pas vécu ce moment-là ensemble, mais il y aura d’autres moments intenses que vous vivrez tous les trois ! ».

Être accrochée à son téléphone ou pas ?

Si le père n’est pas dans la salle de naissance, on peut alors se demander s’il faut rester accrocher à son téléphone pour partager en direct live ce moment avec son mari. L’appeler de temps en temps, oui, mais un facetime pendant toute la durée de l’accouchement n’est pas la meilleure chose à faire. Selon Camille de Bonnechose, passer son temps au téléphone à ce moment-là, c’est se priver de vivre pleinement cette expérience si particulière.

Accoucher sans son mari est peut-être l’occasion de redonner toute sa place au bébé, « qui est, paradoxalement, le grand oublié du moment ». “Cela vaut le coup de se concentrer sur son bébé qui arrive, de se dire qu’il est vraiment là, qu’il a un rôle à jouer, de lui parler, de l’encourager. Certaines femmes n’hésitent pas à lui dire : chaque contraction me rapproche de toi, c’est dur mais j’ai hâte que tu sois là, tu vas y arriver, je te fais confiance”. En dépit de l’absence de son mari, une mère n’est pas toute seule. Son bébé est là.

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