L’Enfant-Jésus emmailloté dans une mangeoire nous fournit un modèle d’humilité, de pauvreté et de simplicité. Il n’en est pas moins proclamé « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix » (Es 9, 5). Il ne puise donc pas sa force et son pouvoir dans des vêtements tout neufs ni dans un berceau super high tech mais tout simplement parce qu’il est le Fils de Dieu.
Par le baptême, nous aussi nous sommes des enfants de Dieu. Et nous sommes à ce titre invités à plus de sobriété afin de nous rapprocher du Père, sans être entravés par une hyperconsommation qui nous éloignerait de lui. Le pape François souligne dans Laudato Si’ un enseignement partagé par plusieurs traditions religieuses : « moins est plus ». Plus je me détache des biens matériels, plus je gagne en qualité de vie, en croissance personnelle et spirituelle, et en bonheur. « La spiritualité chrétienne propose une croissance par la sobriété, et une capacité de jouir avec peu.
C’est un retour à la simplicité qui nous permet de nous arrêter pour apprécier ce qui est petit, pour remercier des possibilités que la vie offre, sans nous attacher à ce que nous avons ni nous attrister de ce que nous ne possédons pas » (222). De précieuses paroles à méditer à l’approche des « courses de Noël ». La profusion de cadeaux est-elle nécessaire ? Est-elle bonne ? Est-ce que je rends un enfant plus heureux en déposant un amoncellement de paquets dans ses chaussures ou bien en lui apprenant à se réjouir de peu, à apprécier ce qu’il a ?
Un chemin de liberté et de bonheur
« La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice », affirme le Pape. En effet, se contenter de peu, c'est éviter la jalousie, les insatisfactions, la course effrénée aux plaisirs. Il insiste sur ce qui au contraire rend la vie plus belle. Et de toute évidence, le secret ne réside pas dans les biens de consommation mais dans ses relations avec les autres, dans l’épanouissement de ses propres charismes, et dans la prière. « On peut vivre intensément avec peu, surtout quand on est capable d’apprécier d’autres plaisirs et qu’on trouve satisfaction dans les rencontres fraternelles, dans le service, dans le déploiement de ses charismes, dans la musique et l’art, dans le contact avec la nature, dans la prière » (Laudato Si', 223).