Une histoire ancienne. Haçor, dominant la plaine de la Houla au pied des monts de Galilée, était connue depuis la plus haute antiquité puisque déjà les scribes de l’Égypte et les tablettes d’argile des Mésopotamiens y faisaient référence. Située à la croisée de riches routes commerciales, Haçor se révéla, en effet, vite une position clé, bénéficiant de liens privilégiés avec l’Égypte, la Syrie et la Phénicie. Elle fut un relais idéal pour les caravanes chargées d’épices, de tissus ou autres denrées dans cette période d’exceptionnel essor commercial de l’ère du bronze, celui du cuivre et de l’étain indispensables à la fabrication de l’alliage pour les armes.
Certes, nous le verrons, une succession de destructions et restaurations n’a cessé d’intervenir, mais chacun de ces siècles a aussi apporté sa contribution à cette longue histoire de Haçor, la destinant à devenir l’une des cités bibliques les plus importantes et convoitées de l’Ancien Testament.
Une lutte acharnée évoquée par la Bible
Haçor, cité prospère fut maintes fois convoitée. Aussi n’est-il pas étonnant qu’elle soit évoquée près d’une vingtaine de fois dans la Bible. L’épisode le plus fameux est relaté au livre de Josué lorsque le peuple d’Israël mené par Josué, succédant à Moïse, chercha à occuper la riche cité. Le conflit fut inévitable. Cependant, celui qui désormais présidait à la destinée du peuple d’Israël en exode avait pris grand soin de leur rappeler la promesse divine : “Préparez des provisions, car dans trois jours vous passerez le Jourdain que voici, pour aller prendre possession de la terre que le Seigneur votre Dieu vous donne en héritage”. Cependant, Haçor, appartenant alors aux petits princes de Haute Galilée, ne l’entendait bien sûr pas ainsi et s’opposa avec force à ces ennemis belliqueux.
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Aussi, le roi de Haçor, Yabine, envoya-t-il de forts nombreux messages requérant aide et soutien, le récit biblique en donne même la longue liste, des messages envoyés à « Yobab, roi de Madone, au roi de Shimrone et au roi d’Akshaf, aux rois habitant dans la montagne du nord, dans la Araba au sud de Kinaroth dans le Bas-Pays et sur les crêtes de Dor à l’ouest. Les Cananéens habitaient à l’est et à l’ouest ; les Amorites, les Hittites, les Perizzites et les Jébuséens dans la montagne ; les Hivvites au-dessous de l’Hermon, dans le pays de Mispa ». Tous, sans exception, répondront présents à l’appel et seront prompts à combattre Israël. Que pouvait faire et espérer, face à une telle coalition, le peuple d’Israël ? Mais, alors, selon la promesse divine, le Seigneur dit à Josué : « Ne les crains pas, car demain, à la même heure, je les livrerai tous ». Et Josué et ses soldats confiants en cette parole divine tombèrent effectivement sur eux à l’improviste, les combattirent sans qu’il ne restât un seul survivant… Haçor connut ainsi la destruction et fut brûlée par Josué et ses hommes.
Haçor comme le phénix…
Mais, la cité de Haçor sut cependant renaître de ses cendres et redevint par la suite l’une des puissantes forteresses des rois d’Israël grâce au règne de Salomon au Xe siècle qui la considéra comme l’un de ses emplacements déterminant et privilégié pour protéger son royaume. Ainsi, cité prospère et convoitée, détruite selon la volonté divine, mais reconstruite et fortifiée postérieurement par cette même volonté, Haçor se révèle être une cité biblique des plus importantes, et à ce titre, maintes fois évoquée par la Bible.