Quels sont les revenus de l’Église de France ? Combien de prêtres et d’évêques compte-t-elle ? Combien “gagne” un prêtre ? Tour d’horizon en huit chiffres.« L’Église n’existe que pour évangéliser », confiait à Aleteia il y a quelques mois l’archevêque Giovanni Pietro Dal Toso, président des Œuvres pontificales missionnaires (OPM). Une mission qui s’appuie sur des femmes et des hommes et qui a un coût. S’appuyant sur le rapport d’activité que vient de publier la Conférence des évêques de France (CEF), découvrez ces huit chiffres qui incarnent l’Église de France aujourd’hui.
650C’est, en millions d'euros, le montant total des ressources dont a disposé l’Eglise catholique en 2017
Cela représente une hausse de 10 millions d’euros par rapport à 2016. Ces ressources se divisent en quatre catégories : le denier de l’église, de loin les ressources les plus importantes, les quêtes, le casuel (baptêmes, mariages, funérailles…), les offrandes de messe et les legs. Au cours des dix dernières années, “les ressources courantes ont progressé comme l’inflation, et les legs ont connu une croissance significative”, précise la CEF. Mais en 2017 le denier de l’Église, qui représente près de 40% des ressources de l’Église, a connu pour la première fois une érosion de -0,3% qui s’accélère en 2018 où la baisse serait de l’ordre de -4%.
1.098.000C’est le nombre de foyers donateurs au denier en 2017
Cela représente une baisse de 30.000 en un an et 25% de moins qu’en 2007. Un recul qui n’a rien d’étonnant : « Il est corrélé à la situation de déclin de l’Église de France, à savoir une baisse du nombre de prêtres en activité et du nombre de sacrements donnés tels que le mariage et le baptême », expliquait Ambroise Laurent, secrétaire général adjoint en charge des finances à la CEF, à Aleteia en décembre 2018. « La situation économique d’une partie des donateurs et le passage au prélèvement à la source peuvent expliquer en partie ces chiffres. La crise que traverse l’Église a également eu un impact ».
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231C’est, en euros, le don moyen au denier en 2017
Cela représente une hausse de 5 euros en un an, ce qui compense la baisse du nombre de donateurs. En dix ans, le don moyen a ainsi progressé de 60%. « C’est grâce à votre soutien financier qu’un grand nombre de personnes peuvent consacrer leurs forces et leur temps (et elles le font sans compter ! ) au service de l’évangélisation », rappelait ainsi Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon. Lorsque le denier faiblit, c’est l’ampleur missionnaire qui est freiné. Très concrètement, le denier peut aussi bien servir à payer la scolarité des séminaristes qu’à construire une maison d’accueil pour les mères en difficulté ou encore venir apporter réconfort et amour aux sans-abri.
3C'est le nombre d'axes autours desquels s’articulent les missions pastorales de l’Église catholique
Célébrer et prier : messes dominicales et quotidiennes, baptêmes, mariages, funérailles, groupes de prière…
Grandir, se former et enseigner : catéchèse, catéchuménat, aumôneries de jeunes…
Agir et servir : accueil et solidarité dans les paroisses, pastorales de la santé, des migrants, des personnes handicapées…
Chaque diocèse, avec ses paroisses, “porte aussi le souci du dialogue œcuménique et interreligieux”, souligne également la CEF. “Pleinement présent dans la cité, le diocèse est en relation permanente avec tous les milieux économiques, politiques, sociaux, associatifs, médiatiques…”.
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107C’est le nombre d’évêques en fonction que compte l’Eglise de France début 2019
À cela s’ajoute 89 évêques émérites. Dans l’Église, l’évêque est un successeur des apôtres placé à la tête d’une circonscription territoriale nommée diocèse afin d’en assurer la supervision. Chargé de la direction pastorale de l’Église catholique sur l’ensemble de ces territoires, les évêques constituent donc l’ossature de l’Église dans sa fonction apostolique. L’épiscopat est une charge au service de l’Église attribuée pour une localité particulière et obtenue suite à la consécration épiscopale, au cours de laquelle le prêtre ainsi ordonné évêque reçoit la plénitude du sacrement de l’ordre.
14.415C’est le nombre de prêtres, diocésains ou religieux, présents dans les diocèses et les paroisses début 2018
« Pour le service de l’Église, par le don de l’Esprit saint et l’imposition des mains », les évêques de France ont ou vont ordonner 126 prêtres en 2019, soit un prêtre de plus qu’en 2018. « Ce n’est pas parce qu’ils n’ont rien trouvé d’autre à faire que ces hommes choisissent de devenir prêtre », confiait à Aleteia l’année dernière le père Stéphane Duteurtre, responsable du séminaire de Paris. « Ils sont plein de force, de grâces qu’ils ont reçues, de zèle, d’amour pour le monde et ils n’ont rien de marginal par leur histoire. Ce sont des gars de première classe que le Seigneur appelle ».
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974C’est, en euros, le traitement assuré à un prêtre en activité en 2019
Cela représente une hausse de 19 euros. Attention à la confusion : les prêtres ne touchent pas un salaire mais ils perçoivent une allocation. En effet, on ne peut pas parler de salaire puisqu’il n’y a pas de contrat de travail. Chaque prêtre d’un diocèse perçoit exactement la même allocation même si le montant peut varier à quelques dizaines d’euros près d’un évêché à l’autre. Les offrandes de messe viennent s’ajouter à cette allocation.
12.000C’est le nombre de laïcs salariés travaillant au service des diocèses et des paroisses
Cela représente environ 5.600 équivalent temps plein. Mais l’Église compte également plusieurs centaines de milliers de laïcs bénévoles qui “apportent leur concours au fonctionnement quotidien des activités cultuelles, caritatives, intellectuelles, éducatives et administratives de l’Église de France”, précise la CEF.