Depuis la fin du XXe siècle, les pardons connaissent un renouveau. Avec leurs processions colorées, leurs costumes et leurs chants traditionnels, ils fédèrent plusieurs générations et rassemblent croyants, touristes et habitants, pour de grands moments festifs parfois tout à fait insolites. Chaque année, plusieurs milliers de pardons sont célébrés en Bretagne, que ce soit dans de modestes chapelles qui revivent pour l’occasion ou de grands sanctuaires. Le schéma traditionnel a traversé les siècles : veillée avec célébration religieuse, fête profane, messe, procession à la fontaine, bénédiction et repas communautaire. On y pratique les mêmes rituels ancestraux autour des quatre éléments fondamentaux : le feu (allumage d’un bûcher), l’eau (pas de chapelle sans fontaine miraculeuse à proximité !), l’air (les bannières flottant dans le vent) et la terre (la procession).
Manifestations de grande ampleur jusqu’à la seconde guerre mondiale, ces pardons ont connu une petite baisse de fréquentation dans les années 1960. « Peut-être uniquement parce que l’on a cessé de s’intéresser au phénomène », relativise Bernard Rio, journaliste et écrivain, spécialiste des pardons bretons. Toujours est-il que depuis la fin du XXe siècle, ces cérémonies qui mêlent avec bonheur tradition, liturgie et esprit festif connaissent un regain d’intérêt. La venue du pape Jean Paul II à Sainte-Anne d’Auray en 1996 n’y est peut-être pas étrangère. 150.000 personnes s’étaient déplacées pour l’occasion.
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On participait autrefois aux pardons afin d’obtenir des indulgences pour ses péchés, pour demander des grâces ou exécuter un vœu. Les pardons d’aujourd’hui continuent de rassembler toutes les générations et toutes les catégories de population. « Le pardon prospère là où il y a un esprit de communauté, explique Bernard Rio. Les Bretons ont su maintenir ce patrimoine vivant et même le faire évoluer. Le regain de cette tradition se manifeste notamment par l’apparition de nouveaux pardons insolites comme celui des surfeurs, des entrepreneur ou des camping-caristes ».
Si la Bretagne est la région traditionnelle des pardons, d’autres manifestations ailleurs en France se réclament du même nom. Pourtant, selon Bernard Rio, le pays des pardons est bien défini par l’histoire et s’étend « à l’ouest d’une ligne allant du Mont-Saint-Michel à l’estuaire de la Loire. Cette délimitation correspond à la christianisation de la Bretagne par les saints fondateurs, venus de Grande-Bretagne et d’Irlande, alors que de l’autre côté de cette ligne, la christianisation relève de l’évêché de Tours ».
Difficile de faire un choix parmi les milliers de pardons célébrés tous les ans, mais Aleteia vous présente quelques-uns d’entre eux. Tous ont un côté surprenant : surfeurs, avocats, motards, entrepreneurs, camping-caristes, personnes souffrant de rhumatismes et quelques autres… à chacun son pardon !