Un mois après l’incendie qui a ravagé partiellement Notre-Dame, le diocèse de Paris fait le point sur le budget nécessaire à sa reconstruction et le montant réel déjà collecté. C’était il y a un mois. Dans la nuit du 15 au 16 avril, la cathédrale de Paris s’embrasait sous les yeux du monde entier. Si le professionnalisme et le courage des sapeurs-pompiers de Paris ont permis de sauver l’édifice, les travaux de reconstruction demeurent colossaux. Dans les heures qui ont suivi le drame, une collecte de fonds s’est organisée et les promesses de dons se sont multipliées pour atteindre le milliard d’euros.
Mais qu’en est-il exactement ? Deux points d’interrogation essentiels subsistent à ce jour, souligne le diocèse de Paris. En effet, « le budget nécessaire, dûment vérifié, demeure encore inconnu pour que fidèles et touristes puissent à nouveau y entrer pour se recueillir, admirer l’édifice, dans des conditions de sûreté et de sécurité pleinement satisfaisantes ». Les expertises sont loin d’être achevées. D’autre part, « la collecte évoquée (le fameux « milliard ») n’est consolidée par aucune fondation, aucune autorité », rappelle l’archevêché.
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La Fondation Notre Dame a collecté pour sa part 13,5 millions d’euros. Et la collecte continue : « Tout euro donné sera un euro qui servira à faire rebattre le cœur de la cathédrale. Il servira à financer un programme ambitieux mais nécessaire qui réponde aux attentes qui étaient satisfaites avant le 15 avril », a souligné Mgr Michel Aupetit.
La restauration et la conservation de l’édifice sont « l’objectif prioritaire et essentiel ». Une part de la collecte déjà réalisée va donc servir à cet emploi. Mais les besoins sont nombreux : rénovation de l’autel fendu et du mobilier et objets liturgiques pour partie détériorés ou détruits, nouvel accès à la visite du trésor de la cathédrale, financement d’études sur le circuit d’accueil dans la cathédrale et l’aménagement intérieur, au regard des besoins propres pour l’accueil des fidèles, touristes, pèlerins, visiteurs (13 millions d’entrées gratuites chaque année, ndlr)…
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Enfin, la question de l’installation d’un lieu d’accueil pendant la durée des travaux de la cathédrale se pose. « Dans une partie des surfaces inoccupées de l’Hôtel-Dieu, dépendant de l’AP/HP, pourraient se tenir plusieurs activités qui doivent se prolonger pendant les travaux », avance le diocèse de Paris. « La cathédrale a besoin de se redéployer. » Un point de vue que défend également Mgr Patrick Chauvet, recteur de la cathédrale de Paris. Un projet de « cathédrale éphémère » a été validé par le président de la République et la mairie de Paris, a-t-il indiqué dans un entretien à La Croix. « Ce lieu devrait être construit sur la moitié du parvis qui reste disponible, mais il faut d’abord que de hautes barrières soient élevées tout autour du chantier », a-t-il confié en partageant son souhait de la voir installée avant l’été.
Mgr Chauvet a également fait part de sa volonté de discuter avec l’AP/HP, propriétaire de l’Hôtel-Dieu, afin de pouvoir, au moins pendant la durée du chantier, « exposer le trésor et montrer l’évolution du chantier ».