Et si éthique et entreprise étaient compatibles ? C’est le pari qu’a fait Xavier Palou, ancien chef d’entreprise, en lançant en 2007 l’École de management de Marseille (EMD). Au programme, des matières classiques telles que le marketing et la comptabilité, mais aussi des matières structurantes telles que l’anthropologie et l’éthique. Une pédagogie qu’il a décidé d’étendre en lançant cette année une école du numérique afin de former des managers programmeurs informatiques.
« Il n’y a pas d’opposition entre faire du profit et faire le bien », assure avec conviction Xavier Palou, directeur de l’EMD École de Management à Marseille. Sa particularité ? Former les dirigeants et chefs d’entreprise de demain afin qu’ils puissent faire évoluer les milieux dans lesquels ils travaillent vers plus d’éthique. Une conviction qui l’a poussé à lancer une deuxième école, l’école du numérique, en septembre 2018.
Aleteia : Quelle est la genèse de votre école ?
Xavier Palou : L’EMD est née en 2007 à l’initiative de plusieurs chefs d’entreprise, qui se connaissaient à titre professionnel ou personnel, et qui partageaient le même constat, celui d’un certain nombre de manquements du point de vue de l’éthique dans le monde des affaires… Ils ont eu envie de former des jeunes, appelés à être des dirigeants d’entreprise et d’autres institutions, à des questions d’anthropologie, de sociologie, d’éthique… Le monde de l’entreprise doit d’abord être un lieu pour faire le bien autour de soi. Il n’y a pas d’opposition entre créer de la valeur, faire du profit et faire le bien. Aujourd’hui, l’EMD compte plus de 430 étudiants et délivre un titre RNCP (répertoire national de certification professionnelle) de niveau 1 (bac +5).
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Quelle est la particularité de l’EMD ?
L’EMD se différencie par son projet pédagogique dont l’éthique en est le centre. C’est ce principe directeur qui anime les programmes. Les matières enseignées se divisent en trois catégories. Il y a d’abord les matières classiques, professionnalisantes comme le marketing, l’analyse financière ou encore les ressources humaines. Nous proposons également ce que l’on pourrait appeler des humanités, c’est-à-dire des cours de culture générale (géopolitique, atelier théâtral etc.). Enfin, nous proposons à nos élèves des matières structurantes comme l’anthropologie, l’éthique managériale, la logique… À certains égards, l’EMD se situe à mi-chemin entre l’école de commerce et un institut d’études politiques.
À qui s’adresse cette école ?
À tous ! Essentiellement des élèves de Terminale, toutes filières confondues, qui souhaitent se former afin d’apporter leur contribution à la société à travers des valeurs éthiques. Je pense à l’un de nos anciens élèves, diplômé en 2018, Thibaut, qui est responsable du département logistique de Décathlon à Lille, et qui confiait que l’EMD lui avait permis de « grandir humainement et développer des compétences professionnelles pour débuter sereinement » à son premier poste. C’est aussi le témoignage d’Alix, elle aussi diplômée en 2018 et qui est chargée de recrutement à Lyon chez BNP Paribas, qui me racontait qu’être passé par l’EMD lui permet « de percevoir l’entreprise comme un univers où chacun a sa place et où la rigueur, la fiabilité et la bienveillance doivent régner ». L’EMD s’adresse à ces jeunes qui ont envie de voir l’entreprise comme un lieu d’épanouissement dans lequel la performance tout autant que la bienveillance ont toutes leurs places.
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Vous avez lancé à la rentrée 2018 l’École du numérique de l’EMD. En quoi consiste-t-elle ?
L’École du numérique a pour ambition de former des programmateurs informatiques capables d’occuper des fonctions de management avec le même souci d’éthique. Nous retrouvons les trois catégories de matière à la différence que les matières professionnalisantes sont ici des cours de codage informatique, de programmation etc. Cette école répond à un véritable besoin des entreprises d’avoir des jeunes formés au numérique mais qui sont également capables de manager.
En partenariat avec l’EMD