La vallée sainte de Qadisha, célèbre pour son paysage somptueux, demeure l’un des hauts lieux spirituels du Liban. Elle renferme les sites monastiques les plus importants au monde depuis les premiers siècles de la chrétienté. Le calme qui règne au fond de la vallée de Qadisha apporte une paix profonde à tous ceux qui y pénètrent. Dépourvue des distractions d’un monde qui domine et contrôle toutes les pensées, la paix de la vallée embrasse ceux qui cherchent son silence et, par là, la voix de Dieu.
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Située près du mont Makmel, la vallée sainte subjugue par la beauté de ses reliefs. Dans ce lieu apaisant, peuplé de milliers d’arbres diverses, grottes et reliefs escarpés ont contribué à en faire un refuge naturel pour les communautés religieuses. Dès les premiers siècles du christianisme, les Maronites y cherchent asile lors des persécutions religieuses qui commencent dès le VIIe siècle. Les pentes escarpées de la vallée en faisaient une position facilement défendable et les grottes, qui parsemaient le flanc de la montagne, constituaient un lieu de résidence sécurisé.
Lorsque les premiers moines maronites s’installent dans ce paysage accidenté, ils entreprennent des efforts héroïques pour construire leurs églises. Aujourd’hui, la vallée abrite toujours ces édifices sacrés, dont certains monastères chrétiens font partie des plus anciens au monde. Parmi eux, quatre sites majeurs font la réputation de la vallée, comme le monastère de Notre-Dame de Quannoubine — signifiant “vie commune” — dont la fondation remonte à 375, époque où il ne s’agissait que d’une modeste grotte. Labyrinthe de tunnels creusés dans la roche, le monastère s’est agrandi au fil des siècles, donnant à Quannoubine sa belle allure actuelle.
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Au XVe siècle, la position unique du monastère, facilement défendable, le transforme en “palais forteresse” pour les patriarches maronites, et ce jusqu’au XIXe siècle. Car en plus d’offrir un abri contre les rumeurs du monde, il devenait ainsi un abri contre les assaillants potentiels. De nombreux tunnels secrets furent creusés dans les rochers, reliant les grottes et les voies d’évacuation, afin de permettre au patriarche de s’enfuir si nécessaire.
Vers 1830, le monastère est divisé par un grand mur pour permettre aux religieuses de s’installer aux côtés des hommes. Aujourd’hui, le site est géré en grande partie par une communauté de religieuses Antonines. Elles veillent à ce que le monastère maintienne son identité et sa riche histoire, tout en invitant chaleureusement les pèlerins de tous les pays à venir prier et se reposer dans le silence réconfortant de la vallée sainte.