Dans son édito international du 11 octobre, le journaliste Vincent Hervouet est revenu sur le cas d’Asia Bibi, une chrétienne condamnée à mort au Pakistan. Lundi 8 octobre, la Cour suprême du Pakistan a différé sine die le jugement du dernier recours d’Asia Bibi.« Asia Bibi attend depuis dix ans le couloir de la mort. Parler de couloir est abusif, c’est un cagibi sans fenêtres. Sans contact avec les autres détenus. En comparaison, les moines à la trappe vivent au Club Med. » C’est avec ces mots que le journaliste Vincent Hervouet a commencé son édito international ce 11 octobre sur Europe 1. Son crime ? Avoir bu l’eau du puits dans la timbale d’une musulmane qui s’est dite souillée. « Le lendemain, le mufti l’a accusée de blasphème. Une vendetta de village, on dirait du Maupassant », décrit le journaliste.
Le Pakistan, “terre de martyrs”
Ce lundi 8 octobre, la Cour suprême du Pakistan, dernier recours d’Asia Bibi, devait rendre son jugement mais la décision a été gardé secrète. « Un juge a dit qu’il n’avait pas vu trace de blasphème dans le dossier. Un autre a relevé des erreurs de procédure. Surtout, la presse a reçu consigne de se taire », explique Vincent Hervouet. Une vérité ? « Si Asia Bibi s’était convertie à l’islam, elle aurait été aussitôt libérée. Si les juges libèrent la femme innocente, ils risquent leur peau. Pakistan, cela veut dire le pays des purs. C’est en tout cas une terre de martyrs. »
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