Surnommé Gino Le Pieux, Gino Bartali, a permis de sauver, pendant la seconde guerre mondiale, près de 800 membres de la communauté juive au péril même de sa vie. Face à la barbarie du régime nazi – qui occupait alors l’Italie —, il n’a pas hésité à faire usage de son « arme » préférée, sa bicyclette, pour avaler les kilomètres à travers son pays, dissimulant dans le cadre de son vélo de faux papiers destinés à des juifs en partance d’Italie.
« Le Bien, c’est quelque chose que l’on fait, pas quelque chose que l’on raconte »
Les documents étaient ensuite transmis à l’archevêque de Florence, Elia Dalla Costa, et au rabbin Nathan Cassuto, qui chapeautaient tout deux une filière d’émigration et d’aide aux persécutés. Un geste héroïque qui lui a valu d’être reconnu Juste parmi les nations en 2013 après l’enquête réalisée par le Mémorial de Yad Vashem de Jérusalem. Avant le départ du Tour d’Italie cette semaine, il a été fait citoyen d’honneur du Mémorial de la Shoah.
Par pudeur, Gino Bartali n’a jamais souhaité exposer ce passé héroïque. « Le Bien, c’est quelque chose que l’on fait, pas quelque chose que l’on raconte », aimait-il dire. Si bien que ce n’est qu’après sa mort que les détails de son action ont été rendus public sur la foi de plusieurs témoignages de rescapés de la seconde guerre mondiale.
Une médaille de sainte Thérèse de Lisieux sur son vélo
Du temps où il sillonnait les routes transalpines en compétition avant la guerre, Bartali était aussi connu pour sa grande piété. Engagé dans l’ordre du Carmel, il n’était pas rare de l’apercevoir à l’église où il récitait ses prières en égrenant un à un les grains de son chapelet. Juste avant de s’élancer pour disputer une course, les spectateurs massés de part et d’autre de la ligne de départ, pouvaient même l’observer s’adresser à Dieu.
Sa pratique de la foi était telle qu’une petite médaille de sainte Thérèse de Lisieux avait même été soudée sur son propre vélo. Comme pour encore mieux s’assurer de sa protection et de son soutien pendant les courses.