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Notre-Dame de Paris : le jour où Louis XIII a consacré la France à Marie

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Le vœu de Louis XIII a la Vierge (avec le Christ mort). Peinture de Philippe De Champaigne (1602-1674), 1638.

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 10/02/18 - mis à jour le 18/11/24
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Dans la perspective de la réouverture de Notre-Dame le 7 décembre prochain, Aleteia vous fait découvrir chaque semaine une page glorieuse de l’histoire de France ayant pour décor la cathédrale de Paris. Aujourd’hui, place au jour où Louis XIII a décidé de consacrer la France à la Vierge Marie. (3/5)

Le Vœu de Louis XIII est le résultat d’un ensemble de promesses et d’actes de dévotions effectués par le roi de France entre 1632 et 1638. Une sorte de vœu en plusieurs étapes dont une en particulier fut l’occasion déterminante : si la Vierge Marie lui accordait la grâce d’avoir un héritier pour lui succéder, il s’engageait à lui consacrer son royaume. Pour cela, des neuvaines sont dites à Notre Dame de Grâces de Cotignac, dans le Var. Quand Anne d’Autriche tombe enceinte, sa grossesse est aussitôt interprétée par le roi comme la réponse divine à ses prières et à celles de la reine. Le 10 février 1638, le texte solennel de consécration est signé et publié. Sept mois plus tard son héritier voit le jour.

Le "coup de Dieu"

Mais si la grossesse d’Anne d’Autriche est déterminante dans la décision du roi de consacrer la France à la Vierge, c’est au "coup de Dieu", selon l'expression du cardinal Richelieu, intervenue quelques mois plus tôt, en pleine guerre de Trente ans (1618-1648), que ce vœu a pris forme. La France est alors dans une position délicate. La ville fortifiée de Corbie, en Picardie, à la frontière nord, est assiégée. Les ennemis ont envahi la Bourgogne et avancent dangereusement vers Paris.

Le cardinal Richelieu, qui est un homme d’action mais aussi un homme de foi, conseille au roi de faire un vœu à la Vierge pour obtenir la victoire. Pendant ce temps-là, lui-même, à Paris, fait prier Dieu par tous les couvents et le Rosaire est récité en l’église des Frères Prêcheurs, mais aussi dans l’armée, tous les samedis. Puis, soudainement, il y a un retournement de situation et c’est l’incroyable victoire. "En vérité c’est un coup de Dieu !", s’exclame le cardinal Richelieu. Une victoire quasi miraculeuse, ce 11 novembre 1636, jour de la Saint-Martin, fête de l’apôtre de la Gaule et de l’Europe.

"Il faut en remercier le Ciel"

Le cardinal Richelieu invite aussitôt le Roi à remercier le Ciel. Lui qui a une très grande dévotion pour la Vierge Marie et a fait déposer les drapeaux ennemis à Notre-Dame de Paris, après chaque succès, se désole : "J’ai tardé à faire un vœu à la Vierge, je ne serai pas ingrat plus longtemps ! La Vierge Marie a sauvé la France : je vais lui consacrer le Royaume". Et le voilà parti aussitôt à Notre-Dame pour rendre grâce à la Vierge.

Mais cela ne lui suffit pas. Le 10 février 1638, il proclame Marie protectrice de la France, lui consacre sa personne, sa couronne et tous les habitants, pour qu’elle veille sur eux et les conduise à Dieu. Selon les dispositions du roi, ce vœu et les bienfaits de la Vierge seront célébrés, tous les 15 août, jour de Marie, par des oraisons et processions dans les principales villes du royaume. Même s’il n’y a plus de roi en France, le 15 août, depuis ce jour-là est une fête dans toute l'Hexagone et un jour chômé pour tous les Français.

Le Pape confirme l'acte

Pie XI confirmera de son autorité apostolique l’acte officiel de consécration, reprenant presque mot pour mot les phrases du décret royal dans la première bulle de son pontificat, adressée à la France, fille aînée de l’Église :

"Nous déclarons et confirmons que la Vierge Marie, Mère de Dieu, a été régulièrement choisie, sous le titre de son Assomption dans le ciel, comme principale patronne de la France auprès de Dieu, avec les privilèges que comportent ce titre et cette dignité".

Le vœu de Louis XIII illustre une fois de plus le vieil adage prononcé par Urbain II, au XIIe siècle, « Regnum Galliae, regnum Mariae : le royaume de France est le royaume de Marie ». Il reste un des points culminants de la dévotion mariale de la France avec les apparitions reconnues par l’Église de Notre-Dame du Laus (1664-1718), de la Salette (1846), de Lourdes (1858), de Pontmain (1871), et de l’Île Bouchard (1947).

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