Les origines de l’auréole, que l’on associe la plupart du temps aux saints, n’est pas chrétienne mais païenne. Et il en existe des triangulaires, des carrées… et des hexagonales !
Dans la culture et l’art occidentaux, les auréoles se rencontrent très fréquemment. Elles n’en demeurent pas moins des symboles que peu de gens savent réellement interpréter. Ces disques dorés, que l’on retrouve jusque dans les dessins animés, les journaux, les films, et même dans certains émojis, ont pourtant une histoire fascinante.
Chacun sait qu’elles représentent la sainteté, et par extension les vertus de celui dont le crâne s’en trouve affublé. Mais son origine est très ancienne et étonnamment, elle plonge ses racines dans la culture païenne. On en trouve déjà la trace dans le dix-huitième livre de L’Iliade du poète grec Homère :
« Akhilleus cher à Zeus se leva ; et, sur ses robustes épaules, Athènè mit l’aigide frangée ; et la grande Déesse ceignit la tête du héros d’une nuée d’or sur laquelle elle alluma une flamme resplendissante. »
Ces références à un tel halo de lumière venant couronner les héros sont fréquentes dans la littérature grecque de l’Antiquité. Rapidement, les représentations picturales de ces descriptions ont commencé à fleurir, et se sont transmises de la littérature grecque à la littérature latine, le disque de lumière derrière la tête se substituant progressivement au halo lumineux.
Un mélange progressif de plusieurs influences
Dans les premiers temps, les chrétiens n’utilisèrent pas l’auréole comme symbole d’identification des saints ou des anges. Les rayons de lumière étaient d’ailleurs réservés aux représentations du Christ. Conjointement, l’auréole était utilisée pour témoigner de la majesté des derniers empereurs romains, ainsi que des empereurs romains d’Orient, afin de mettre en avant leur pouvoir.
Ce n’est qu’au IVe siècle que l’auréole fit son apparition dans l’art chrétien comme attribut de personnes, et surtout comme attribut divin. Lorsqu’il était représenté, Dieu, source de lumière, était naturellement escorté de ce disque lumineux qui devait bientôt orner la tête de tous les saints.
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Néanmoins, les saints étaient plus volontiers représentés avec une couronne de laurier sur la tête, ou de simples diadèmes, dans les premiers temps de l’art chrétien. Comme toutes les traditions artistiques, celle de l’auréole fut donc le fruit d’un mélange progressif de plusieurs influences qui avaient précédemment cohabité.
Par la suite, d’autres types d’auréoles émergèrent. Un triangle de lumière fut employé pour identifier les trois personnes de la Trinité, l’auréole circulaire étant plus volontiers réservée aux saints et aux anges. L’auréole carrée, quant à elle, plus rare et donc moins connue, avait pour but de distinguer les personnes encore vivantes, comme les mécènes. Des auréoles hexagonales furent même inventées, quoiqu’à titre plus exceptionnel, pour distinguer des vertus ou des figures allégoriques.
Au fil des siècles, les artistes se sont mis à peindre les saints de manière plus réaliste, et l’usage de l’auréole tomba quelque peu en désuétude, avant de nettement disparaître de la peinture religieuse. Néanmoins, l’auréole fait désormais partie de la culture occidentale. Sa symbolique est toujours clairement identifiée et associée à la sainteté – elle demeure donc une source d’inspiration profonde autant qu’un des éléments majeurs de l’histoire de l’art à travers les âges.
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