Le pape François, encore convalescent, n’a pas participé à la cérémonie de la Vigile pascale, mais a fait une brève apparition pour prier dans la basilique Saint-Pierre dans l'après-midi. Un peu plus d’une heure avant le début de la messe, il est apparu de manière impromptue, en fauteuil roulant – et sans aide respiratoire – à l’intérieur de Saint-Pierre, où il a brièvement salué des pèlerins. Le bureau de presse du Saint-Siège a expliqué que François était venu prier et manifester sa proximité aux fidèles présents. Bien qu’absent lors de la Vigile pascale, il pourrait être présent ce 20 avril pour la messe du dimanche de Pâques, à l’occasion de la bénédiction Urbi et Orbi.
Comme pour toutes les célébrations de la Semaine sainte – à l’exception d’une brève apparition à la fin du dimanche des Rameaux – le pape François, toujours convalescent, n’a pas été en mesure de participer à la Vigile pascale célébrée en la basilique Saint-Pierre ce Samedi saint. Il avait anticipé son absence en confiant la présidence de la messe au cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège cardinalice.
Des « germes de lumière »
La messe a débuté à 19h, plongeant les milliers de pèlerins présents dans la nef de la basilique dans une relative pénombre. Après les rituels de la bénédiction du feu et de la préparation du cierge pascal, la basilique s’est peu à peu illuminée au son de l’antienne Lumen Christi, qui rappelle, selon la tradition catholique, que le Christ victorieux de la mort est la lumière qui sauve l’humanité. S’inspirant de la lumière des petites bougies, répandue peu à peu dans l'assemblée, le pape François a souligné dans son homélie - lue par le cardinal Re - combien la lumière de la Résurrection était le signe d’une espérance qui « ne s’éteint pas » dans un monde souvent couvert par les ténèbres. « La Pâque du Seigneur n’est pas un événement spectaculaire par lequel Dieu s’imposerait et nous obligerait à croire en lui », a-t-il insisté, mettant en garde contre une forme de « triomphalisme » propre à une « religion abstraite », qui considérerait que la Résurrection « résout tout par magie ».
« La puissance de la Résurrection est en train de s’accomplir. »
Dans un texte à la tonalité poétique, le chef de l’Église catholique a comparé la lumière pascale à des « germes de lumière qui font leur chemin petit à petit, sans faire de bruit, parfois encore menacés par la nuit et l’incrédulité ». S'adressant à tous les chrétiens, il a exhorté : « nous ne pouvons pas célébrer Pâques sans continuer à nous confronter aux nuits que nous portons dans nos cœurs et aux ombres de mort qui s’accumulent souvent sur le monde ».
Un « nouveau commencement »
« La puissance de la Résurrection est en train de s’accomplir », a affirmé le pape, appelant chacun à faire « germer l’espérance de Pâques » avec humilité et « sans faire de bruit ». Il a souligné combien cette mission ne peut pas être poursuivie « sans hésitation intérieure », mais ne tolère guère la « désinvolture ». « La lumière brille lentement, même si nous sommes dans les ténèbres », a poursuivi le pape François, invitant chacun à revenir toujours à l’annonce de la nuit de Pâques, ce « nouveau commencement ». Il a encouragé chacun à devenir une présence d’espérance pour les pauvres et les « opprimés de la terre », les « femmes humiliées et assassinées », les « enfants qui ne sont pas nés et ceux qui sont maltraités », ainsi que pour les victimes de la guerre. Le pontife a également cité ceux « qui manquent de foi dans le Seigneur », qui se perdent, abandonnent, subissent « les fardeaux de la vie » ou vivent « enfermés dans leur souffrance ».
Citant la mystique flamande du XIIIᵉ siècle sainte Hadewijch d’Anvers, il a rappelé combien la Résurrection du Christ constituait un « tournant » pour ceux qui vivent dans les ténèbres. « Le Christ ressuscité est le tournant définitif de l’histoire de l’humanité. Il est l’espérance qui ne s’éteint pas », a-t-il conclu, exhortant tous les chrétiens à aller l’annoncer au monde entier.
Trois nouveaux baptisés
Après l’homélie lue par le cardinal Re, l’assemblée a entonné la litanie des saints, avant que le délégué du pape François ne procède au baptême et à la confirmation de trois adultes, selon la tradition de la nuit pascale. Il s'agit d'une femme albanaise et de deux hommes italiens.