Guillermo, futur baptisé : “Tout se vit dans le cœur”

Dans un peu moins d’un mois, Guillermo va recevoir cinq sacrements. Il y aura d’abord le baptême, la première communion et la confirmation le 19 avril lors de la veillée pascale dans la cathédrale de l'Almudena à Madrid. Puis, le samedi suivant, après s'être confessé pour la première fois, il se mariera. "Je suis très enthousiaste et impatient de voir comment les choses vont se passer", a-t-il déclaré à Aleteia. "J'espère être encore plus proche du Seigneur, sentir encore plus la présence de l'Esprit saint et poursuivre mon processus de conversion".

Physicien dans la vie, Guillermo Gual, méthodique, a toujours ressenti le besoin de comprendre le monde et de connaître la vérité. Ses parents et ses sœurs lui ont donné un amour et une famille dont il est immensément reconnaissant. Bien qu'ils n'aient pas la foi, il l’assure avec force : "J'ai toujours eu le meilleur exemple de l'amour de Dieu dans ma maison, même si mes parents n'en sont pas conscients." Dès son plus jeune âge, il intègre la morale et les valeurs portées par la religion chrétienne, mais aussi les préjugés contre l'Église, "très travaillé par le contexte médiatique", dit-il.

C’est à l’université qu’un camarade lui parle pour la première fois de Jésus. Il lui offre le livre de C.S. Lewis, Les fondements du christianisme. Les années passent et, suivant son habitude d'approfondir les chemins qu'il emprunte, Guillermo lit le Compendium du catéchisme de Benoît XVI et Le Seigneur de Romano Guardini. "Cela m'a donné une base doctrinale théologique suffisante pour comprendre et commencer à construire ma foi", admet-il.

"Comprendre bien, d'abord sur le plan théorique, le message d'amour du Christ, si différent, si authentique et si bouleversant, c'est ce qui m'a ensuite ouvert la voie pour le vivre", précise-t-il. "Il est vrai que l'Église dans son histoire a fait plusieurs erreurs, mais détruire les préjugés, être capable de séparer l'erreur humaine de la vérité du Christ, était important pour moi", dit-il.

À un moment de son cheminement, le jeune Espagnol a senti que lire et s'informer ne suffisait pas. "J'avais besoin d'expérimenter, de ressentir", poursuit-il. "Il ne suffit pas de comprendre, de rentrer dans un cadre intellectuel." Cette soif l'amène à suivre une retraite où il ressent la présence de l'Esprit saint, un élément décisif dans son processus de conversion. Il se souvient de sa première "expérience" de la prière du chapelet, avant l'exposition de l'Eucharistie dans l'ostensoir. "J'ai ressenti quelque chose de très intense, de très lourd, que je n'ai plus jamais ressenti avec la même intensité et qui m'a beaucoup éclairé", se souvient-il.

"À ce moment-là, j'ai eu beaucoup de doutes", poursuit-il. "J'ai essayé d’extirper cette expérience de mon cœur, parce que je ne la comprenais pas, mais je n'y arrivais pas". "Je savais qu'il s'agissait de quelque chose de très spécial, je voulais comprendre et j'ai commencé à chercher sur Google ce que pouvait être cette intense brûlure dans mon cœur", explique-t-il. La deuxième "expérience" s'est également déroulée devant le Saint-Sacrement, lors d’un temps de louange, après que le prêtre ait présenté Jésus devant chaque personne en invoquant l'Esprit saint. 

Dans le processus conjoint de catéchuménat et de conversion de Guillermo, le témoignage d’autres catholiques a été essentiel, surtout celui des prêtres et des catéchistes de sa paroisse et de son amie, Bea. "C'est fondamental pour moi cet exemple de foi si proche et si vrai", confesse-t-il. "De pouvoir parler avec elle de toutes les questions, de lui parler de mes doutes, de m'exposer à son expérience de foi…". Avec Bea et ses proches, il découvre ce qu’est la prière et comment nourrir sa foi.

Tout cela a fait ressentir à Guillermo "le besoin brutal d'appartenir à l'Église, d'avoir l'Esprit en moi d'une manière beaucoup plus grande grâce au baptême". Et il l'a interprété comme "le coup de pouce" dont il avait besoin pour franchir les étapes suivantes de son processus de conversion. Dimanche 9 mars, la présentation des catéchumènes a eu lieu dans sa paroisse, Nuestra Señora del Buensuceso à Madrid. "Finalement, j'ai compris que c'était une question de cœur", conclut Guillermo. "Nous, scientifiques, avons tendance à essayer de tout cadrer dans les limites de notre esprit, mais cela se vit dans le cœur."