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La tristesse et ses remèdes : les amis compatissants (3/5)

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Isolde Cambournac - publié le 26/02/25
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Après la délectation et les larmes, le troisième remède à la tristesse évoqué par saint Thomas d’Aquin sont les amis compatissants. Il en donne deux raisons qu’il tient d’Aristote.

La tristesse est comme un fardeau, un poids qui accable, et dont on cherche à être libéré. Avez-vous déjà essayé de soulever un meuble lourd tout seul ? Pas évident. À deux, c’est déjà bien plus facile. Ainsi en va-t-il lorsqu’un ami compatit à notre peine. L’ami qui compatit "pâtit" avec nous, il souffre avec nous. Notre tristesse l’attriste. Nous avons l’impression qu’il porte notre tristesse avec nous. Dès lors, ce fardeau semble plus léger à porter. Sa compassion soulage. N’avez-vous jamais expérimenté le bien que cela fait d’être écouté par quelqu’un qui réagit à ce que vous dites comme s’il éprouvait ce que vous éprouvez ? "Oh mon pauvre", "Oh c’est terrible", "Ah oui ça fait mal ça", "Ah oui c’est lourd ce que tu portes", etc. Première raison qui font des amis compatissants un remède à la tristesse : un fardeau est plus léger quand il est partagé. 

Se savoir aimé fait du bien

La seconde raison, c’est que lorsqu’un ami s’attriste de notre tristesse, nous prenons conscience qu’il nous aime, et cela nous fait du bien. Se savoir aimé est délectable. Comme le deuxième remède à la tristesse, ce troisième remède fait écho au premier remède qu’était la délectation. Toute délectation atténue la tristesse. Se savoir aimé atténue la tristesse.

L’amitié fait toujours du bien.

On aurait pu imaginer l’effet contraire : voir un ami s’attrister de notre tristesse devrait nous rendre plus triste encore. Nous rentrerions alors dans une espèce de spirale infernale de tristesse. Or, ce n’est pas cela qui se produit. La compassion de nos amis nous console parce qu’elle manifeste avant tout leur amour pour nous. L’amitié fait toujours du bien, aussi bien dans les moments de joie que dans les moments de tristesse. Lorsque nous partageons notre joie avec nos amis, celle-ci augmente. Lorsque nous partageons notre tristesse avec eux, celle-ci diminue. Aristote avait bien raison lorsqu’il écrivait que "sans ami, personne ne pourrait vivre". 

Voir ses amis

Il est probable que, comme moi, vous ne pensiez pas spontanément à aller voir vos amis lorsque vous êtes triste. Pourtant, il vous est probablement déjà arrivé aussi d’en croiser un ou de recevoir un coup de fil dans ces moments-là et d’en ressortir le cœur allégé. Même si cela nous demande un effort, prenons contact avec nos amis lorsque nous sommes tristes. Il est certain que nous y trouverons un soulagement.

La compassion de nos amis nous console, et inversement notre compassion aussi peut les consoler. Se mettre à leur écoute, s’attrister de leur tristesse, ce n’est pas se complaire dans le mal mais c’est au contraire leur manifester notre amour et porter avec eux le poids de leur fardeau. Nous ne pouvons certes pas porter toute la misère ou toute la tristesse du monde, mais si notre compassion peut ne serait-ce qu’un peu soulager nos amis, pourquoi donc s’en priver ?

Pratique

Heureux comme Dieu ! Le bonheur selon saint Thomas d’Aquin, Desclée de Brouwer, janvier 2025, 18,90 euros.

Les 10 clés du cardinal Newman pour cultiver l’art de l’amitié :

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