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Jusqu’à quel point faire confiance à la Providence ?

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Sophie Baron - publié le 22/02/25
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Que nous disent les Pères du Désert pour guider notre vie spirituelle, dans les circonstances très concrètes de notre vie ? Si la prudence invite à préparer l’avenir, elle ne doit pas prendre le pas sur la confiance en la Providence. Ce moine du désert qui avait abandonné la charité par précaution en a fait l’expérience.

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Dans la Collection des "Dits" des Anciens, ces paroles mémorables des Pères du Désert, beaucoup sont attribués à des moines dont le nom est resté célèbre : Macaire, Colobos, Arsène, Moïse et beaucoup d’autres. Mais il y a d’autres textes qui sont classés comme "anonymes", probablement parce qu’ils ont tellement été racontés, qu’à la fin, on a perdu le nom du personnage concerné par cette histoire. C’est le cas d’un extrait qui porte le numéro 261 dans la fameuse Collection et qui nous raconte l’histoire d’un moine jardinier qui, après avoir été très généreux pendant toute sa vie, finit par s’inquiéter de son avenir :

Les anciens racontaient d'un jardinier qu’il travaillait et dépensait tout son gain en aumônes, ne gardant pour lui-même que le nécessaire pour vivre. Plus tard, Satan lui suggéra ceci : "Ramasse de côté un peu d'argent, pour quand tu seras vieux ou malade et que tu auras des dépenses à faire." Il mit de côté l’argent et remplit une pleine bourse.

Une thésaurisation peu convenable

Mais Jésus n’était sans doute pas d’accord avec cette thésaurisation peu convenable à un moine, car voilà le jardinier victime d’un accident. Les soins les plus coûteux n’y font rien et sa seule chance de survie est l’amputation du membre malade, ce qui ne sourit guère à notre moine :

Or il tomba malade et un de ses pieds se gangréna. Et il dépensa toute sa bourse auprès des médecins sans en retirer de profit. Plus tard, un médecin expérimenté vint et lui dit : "Si on ne te coupe pas le pied, tout ton corps va se gangréner." Et il décida qu'on lui coupe le pied. Cette même nuit, rentrant en lui-même, et se repentant de ce qu’il avait fait, il se mit à gémir et à pleurer disant : "Souviens-toi, Seigneur, de mes œuvres antérieures que je faisais lorsque je travaillais et donnais aux frères."

Si peu confiance

C’est là que le Ciel intervient sous la forme d’un ange qui lui annonce qu’il va guérir, mais qu’il faut se repentir d’avoir eu si peu confiance en la Providence :

Et tandis qu'il disait cela, un ange du Seigneur vint lui dire : "Où est la bourse que tu as ramassée ? Et où est l'espoir que tu avais conçu ?" Alors il réfléchit et dit : "J'ai péché, Seigneur, pardonne-moi ; dorénavant, je ne le ferai plus." Alors l'ange lui toucha le pied, qui, aussitôt, fut guéri ; et il se leva au petit matin et partit travailler aux champs. Le médecin vint donc selon ce qui était convenu avec ses instruments pour lui couper le pied ; et ne le trouvant pas, il demanda à son voisin où trouver son malade. L'autre lui dit : "Au matin, il est parti travailler aux champs." Étonné, le médecin se rendit aux champs où il travaillait et, le voyant en train de labourer la terre, il glorifia Dieu qui lui avait donné la santé.

L’oubli de son premier amour

Le récit qui nous est fait nous invite à la confiance, sans refuser toute forme de prudence ; on voit que la faute de notre jardinier est l’abandon de ses pratiques d’ascèse, alors que la nécessité ne se faisait pas encore sentir et qu’il n’était pas seul au monde, habitant près d’une communauté monastique qui aurait pu lui venir en aide. Comme beaucoup de personnes âgées, il a cédé à la panique devant l’âge qui vient et la santé qui décline, oubliant son premier amour du Christ pauvre et nu.

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