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Syrie : l’inquiétude gagne désormais les chrétiens

Maronite Christmas liturgy in Aleppo

Eglise maronite à Alep.

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Cécile Séveirac - publié le 07/02/25
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Le père Jacques Mourad, archevêque de Homs, a exprimé vendredi 7 février sur "Radio classique" son inquiétude de voir le régime succédant à Bachar Al Assad se durcir.

Après une courte période d'espoir mêlée de méfiance, c'est l'inquiétude qui gagne la population chrétienne de Syrie. Lorsque le régime de Bachar Al Assad est tombé, le 8 décembre 2024, après l'offensive éclair menée par une coalition de groupes rebelles, les chrétiens ont navigué entre la joie de nouvelles perspectives pour leur pays et la peur de retomber dans le cycle infernal des persécutions.

Pour le père Jacques Mourad, archevêque de Homs, la situation semble se gâter. "On a le sentiment qu'on va retourner au même système que l'ancien régime", témoigne-t-il sur les ondes de Radio Classique ce vendredi 7 février. L'archevêque raconte notamment que les nouveaux hommes au pouvoir "entrent dans une maison, prennent avec eux un jeune, et disparaissent sans aucune information". La charia est appliquée sans surprise : séparation hommes/femmes dans les lieux publics, femmes forcées de porter le voile islamique au travail ou de démissionner… "Je me révolte contre tout cela".

Pourtant, le père Mourad, fait otage par Daesh en 2015, se voulait optimiste. Il assurait ainsi à Aleteia en décembre 2024 avoir "des raisons d'espérer qu'une égalité de traitement entre tous les citoyens puisse advenir". Malgré l'ancienne affiliation du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (au pouvoir après le renversement du gouvernement, N.D.L.R) avec Al-Qaïda, le père Mourad invitait les Occidentaux à ne pas confondre rebelles et islamistes : "Ceux qui ont pris la tête du pays sont de jeunes syriens cultivés, éduqués, très intelligents. Il ne s'agit pas de terroristes, mais de citoyens sunnites syriens chassés par Assad et forcés à vivre dans des camps sans raison pendant douze ans".

Les craintes d'une nouvelle dictature

Malgré les tentatives de communication effectuées par HTS pour rassurer l'Occident, Al-Jolani n'est pas un "modéré", décryptait en décembre sur Aleteia le géopoliticien Jean-Baptiste Noé. "Formé dans la matrice intellectuelle d’al-Qaida, il a passé sa vie à combattre et lutter contre ses opposants", soulevant donc la question de l'avenir de la Syrie et plus particulièrement des communautés druze, alaouite et chrétienne. Cette dernière, écharpée par les guerres et une situation économique désastreuse, se trouve réduite à peau de chagrin.  Depuis 2011, date du printemps arabe, 85% des chrétiens ont quitté le pays, faisant chuter leur nombre de 2 millions à environ 500.000, soit environ 2% de la population syrienne.

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