Un style sacrément glamour. Pour Dolce & Gabbana, la religion a toujours été une source inépuisable d’inspiration. De leur flamboyant Cœur Sacré, élément distinctif de la marque que l’on retrouve sur les bijoux, le flacon du parfum "Dévotion", les sacs à main et même sur les talons des escarpins, à leurs robes dorées directement inspirées des icônes byzantines, la maison de haute couture italienne s’est fait une renommée en reprenant les codes de la religion, et en les utilisant pour leur côté décoratif et esthétique. Là où le duo italien est doué, c’est qu’il se maintient sur une délicate ligne de crête : Dolce & Gabbana flirtent avec le sacré, sans pour autant tomber dans le blasphème ou la moquerie.
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L’exposition parisienne Du cœur à la main : Dolce & Gabbana en est un parfait exemple. Réunissant sur 1,200 m2 plus de 200 créations uniques, elle est empreinte d’élégance et d’extravagance, à l’image de la griffe italienne, mais aussi d’une grande religiosité. Outre les nombreux détails sur les créations elles-mêmes, la mise en scène de l’exposition exprime un attachement très fort à la religion, aussi bien visuel que sonore. Il ne manque plus que l’odeur de l’encens pour que l'expérience immersive soit parfaite !
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La salle "Divines mosaïques", recouverte d’une mosaïque étincelante provenant de l’atelier de verre Orsoni Venezia, fourneau vénitien qui est le seul à pouvoir reproduire le légendaire "or de la Basilique Saint-Marc", offre un brillant hommage à l'art des mosaïques byzantines. Robes, manteaux et sweats resplendissent de mille feux, représentant ici une Vierge à l'Enfant, là les archanges, là encore des scènes de la vie du Christ.
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Et lorsque le visiteur entre dans la salle "Baroque blanc", éloge immaculé au travail de Giacomo Serpotta (1656-1732), sculpteur italien célèbre pour ses stucs rococo réalisés dans de nombreuses églises de Palerme, il est accueilli par une volée de cloches. Puis il poursuit son chemin au son d’un magnifique Agnus Dei, tout en côtoyant des mannequins revêtus de robes noires et munis de chapelets, qui ne sont pas sans rappeler les "mammas" dans les processions italiennes. Le noir est la couleur du voile des vénitiennes ou encore celle de la veuve sicilienne, figure récurrente du cinéma néoréaliste italien, inspiration chère au duo de couturiers.
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Une dimension religieuse qui fait partie intégrante de l'héritage italien, au cœur de la démarche du Sicilien Domenico Dolce et du Milanais Stefano Gabbana, comme ils le confirmaient en avril dernier, au moment du lancement de l'exposition au Palazzo Reale, à Milan : "Notre objectif a toujours été de raconter l’Italie, de la montrer dans toute sa grandeur. Mais nous savons que, si nous voulons toucher tout le monde, nous devons utiliser un langage universel et transversal. L’exposition est une véritable déclaration d’amour à la beauté de notre patrimoine culturel, aux artisans italiens, qui sont notre point de référence et notre source d’inspiration à chaque instant."
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Un patrimoine culturel et religieux que l’on retrouve sur leurs créations, à travers des détails discrets, comme ce saint Georges terrassant le dragon sur les épaulettes de la robe présentée dans l'époustouflante salle "Traditions siciliennes", ou des représentations de scènes religieuses par des maîtres de la Renaissance italienne parfaitement assumées. Ainsi, le spectateur peut admirer une Vierge à l’Enfant ou un saint Jean-Baptiste sur une robe ou une veste de costume. Les vêtements expriment ici l’admiration des couturiers pour Botticelli, Léonard de Vinci, Raphael, Le Titien, Piero Della Francesca, ou encore Le Caravage. C'est finalement la quête du beau qui réunit ces deux univers - la haute couture et la religion - que l'on aurait jugés, à première vue, diamétralement opposés.
En images, quand Dolce et Gabbana flirtent avec le sacré :
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